J’en aurai découvert des insectes originaux en ce début
d’hiver ! Il faut dire que sans la possibilité de grossir les images je
n’aurai pas pu voir les détails de ces insectes souvent mesurant moins de 5mm.
Quand j’observe ce qui flotte sur les bords de la piscine je
vois une forme générale et je sauve ceux qui donnent encore des signes de
vie ! Mais certains sont parfaitement immobiles et font le mort avec
beaucoup de talent !
C’est le cas de ceux-ci. J’en ai rencontré plusieurs et tous
ont utilisé cette tactique. Ce sont leurs longues antennes qui m’ont
intéressée. Un coléoptère avec de longues antennes est toujours une curiosité.
Le prenant pour mort ou quasi, je l’ai délicatement recueilli et posé avec son
couvercle sur la table où je travaille, le temps d’aller chercher mon
appareil ! Eh bien ce fut suffisant pour opérer un miracle ! Antennes
en avant, encore trempée, la bestiole s’est mise à explorer ma table pour
trouver une cachette ! Rassurée nous avons alors commencé la séance. Et un
détail a attiré mon regard : deux bosses bien poilues sur le pronotum.
C’est vraiment un détail peu courant.
Ptinus bidens, mâle * |
Les membres de la famille des Ptininae sont nombreux et il
existe des sous-familles. Il faut savoir que dans cette famille il y a un fort
dimorphisme entre les sexes : les femelles sont plus arrondies et ont les
antennes plus courtes. Les mâles sont plus allongés. Tous les exemplaires(3)
que j’ai trouvés sont des mâles.
Ptinus bidens, un pronotum avec deux bosses tomenteuses* |
En les observant, j’ai toujours vu 2 gros coussinets sur le thorax, ils appartiennent à la sous famille des
Cyphoderes (voir clé allemande). Ces coussinets sont fournis à l’arrière et
descendent en pente raide vers l’avant du pronotum.
Autre caractère important : les antennes, des 3 espèces qui peuvent être confondues, seules
P. bidens a les antennes plus longues que le corps.
L’insecte mesure environ 5mm, est de couleur brun roux uniforme
avec quelques écailles blanches sur les élytres.
Ptinus bidens mâle, en train de se relever!* |
La pubescence est bien plus
dense dans la partie ventrale que sur les élytres. Elytres pourvus de rangées
de soies de taille identique, courtes, dressées, bien alignées. Les stries sont
régulières et ponctuées .
Le scutellum triangulaire est bien recouvert de soies
claires.
Ptinus bidens mâle, des élytres striés ponctués et recouverts de rangées de soie régulières.* |
Ptinus bidens mâle, les antennes bien grandes.* |
Elle peut
se développer également aux dépens des nids d'abeilles solitaires (voir un des liens ci-dessous) comme
quelques autres espèces de Ptinides.
Ptinus bidens mâle, toujours la tête baissée!* |
Voici des liens qui complètent ces quelques informations :
- Une clé de détermination en allemand : ici
- Un texte sur le mode de vie de la larve de P. bidens :ici
- Un très intéressant document permettant de différencier les espèces de la sous-famille des Cyphoderes présentes en France : ici.
*images grossies 3 fois