Les Foulques sont des oiseaux vivant sur différents types de
plans d’eau, leur couleur noire n’attire pas le regard.
Seule l’expansion cornée blanche qui surmonte le bec attire
l’attention. Mais hier, sur un petit étang de moyenne montagne destiné aux
pêcheurs, un couple de ces oiseaux aquatiques nous a offert un magnifique
spectacle. Vers 16 heures nous avons vu dans les roseaux coupés à l’automne,
deux adultes nageant entre la végétation.
Tiens, voilà le couple qui occupe les lieux, prêts à s’installer,
me suis-je dit, en les voyant couper des tiges pour aller les porter plus à l’intérieur
de l’étang, cachés par la végétation. J’avais déjà observé cela l’an passé et j’ai
continué ma promenade. En repassant plus tard j’ai été bien surprise. Des
petits foulques avec leur perruque rouge bien ébouriffée suivaient les adultes.
J’ai passé plus d’une heure à les observer.
Foulque macroule adulte à la pêche, le jeune n'est pas loin, il attend! |
Prolifique, avais-je
dit. Ce couple avait 7 petits à nourrir ! Ils avaient moins de huit jours,
les ailes laissant apercevoir des zones de peau nue. Comme il faut entre 21 et
24 jours de couvaison, la ponte avait commencé en début avril quand il faisait
encore bien froid à 1100 m d’altitude.
Adulte et jeune avec sa curieuse tenue , le rouge doit sans doute être dissuasif pour les prédateurs. |
Inlassablement les parents, mâle ou femelle apportent de la
nourriture aux petits qui s’approchent et penchent la tête pour recevoir leur
repas. Au début j’ai vu que c’était des jeunes tiges de roseaux bien
machouillées.
Délicatement tenue, la larve est donnée au jeune. |
L’heure avançant la nature du repas change. L’adulte plonge
dans une eau plus profonde et secoue souvent ce qu’il a dans le bec. En
regardant les photos, j’ai compris. Le repas du soir est constitué de larves aquatiques
qui gesticulent et il faut les « préparer » pour les petits
becs.
Une larve aquatique transmise. |
Les jeunes foulques sont nidifuges, c’est dire que très vite
ils quittent l’abri sommaire du nid pour suivre les parents sur l’eau.
Affairé ai-je
annoncé ! Ce fut la seconde surprise de cette observation. Ce couple qui
nourrit 7 petits est en même temps occupé à construire un second nid pour
préparer une seconde ponde. Entre deux séances actives de nourrissage, les petits sont bien cachés sur des petits tas
de végétaux, les deux adultes entassent très, très activement des végétaux pour
en faire un monticule au-dessus du niveau de l’étang. Les déplacements sont si rapides et dans la
végétation qu’il est difficile d’en faire des photos. Mais un moment de la
préparation de ce nouveau nid est plus visible.
Après avoir apporté beaucoup de
matériaux, l’un des adultes grimpe sur le nid et avec ses fortes pattes donne
de grands coups de pieds pour tasser la végétation. Ensuite on passe à la
finition, on tire une tige mal placée, on comble un vide. Je pense qu’il s’agit
du travail de la femelle, car comme chacun sait, la déco de la maison est
souvent l’œuvre de madame !
L'adulte en train de préparer le nid pour la seconde couvée. |
Puis on s’occupe encore du repas des petits. C’est à cette
occasion que quittant la zone du nid, la famille s’aventure plus loin sur l’étang.
On recommence à nourrir après le travail sur le nid. |
Les petits font une pose sur cette petite île de sable et c’est l’occasion de
voir leurs pattes aux doigts bien grands pour de si petits oiseaux.
Deux petits sur un banc de sable au milieu de l'étang. |
Souhaitons à ces 7 petits d’échapper aux brochets, aux rats
qui n’hésitent pas à en faire leur repas.
Depuis mon déménagement j'ai intégré les bois et ces petites bouilles me manquent un peu :)
RépondreSupprimersuperbe feuilleton familial ... ::))
RépondreSupprimerj'habite près des étangs de la Dombes (Ain)
on peut en observer aussi mais pas aussi "bien" que toi !
Wow quelle jolie famille nombreuse , tu as du te régaler à les observer ! :)
RépondreSupprimerWow! 7 is a lot. I think the maximum I've seen is 3 or 4.
RépondreSupprimerTrès belle cette petite famille, on distingue bien l'oeil rouge, c'est le plus difficile pour que la photo soit réussie!
RépondreSupprimerBelle série!
Ces scènes de nourrissage sont attendrissantes, merci Lucie :)
RépondreSupprimerDes parents qui s'occupent bien de leurs petits foulques qui sont craquants.
RépondreSupprimerUn reportage très intéressant.
Bises
Belle histoire, belles images,..., merci!
RépondreSupprimerBonjour Lucie,
RépondreSupprimerOh ne t'inquiète pas, tu auras même une troisième nichée normalement !!!!
Superbe série nature comme j'aime observer !
Bonne journée
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerMagnifique reportage sur ces discrets oiseaux que sont les foulques, tu as parfaitement capturé ces scènes familiales ! Le repas des petits et la construction du second nid sont très intéressants à observer, j'espère que tu auras l'occasion de recroiser cette petite famille ! ;-)
Bises de Toulouse,
Sophie
Discrets ils ne sont guère. On entend même le bruit de leurs pattes renforcer leur nid à grands coups. En ville ils construisent leur nid avec les déchets plastiques, cordes etc. sans problèmes, même sur le ponton d'un bateau. Très belle série Lucie de ce petit habitué de nos canaux.
RépondreSupprimerJolie famille nombreuse! c'est fascinant de les découvrir ainsi.
RépondreSupprimerTous les ans je me promets de tenter de voir ces poussins... et chaque fois j'oublie... Je les vois trop tard lorsqu'ils perdent leur duvet rouge et sont tout dégingandés...
RépondreSupprimerBonjour Lucie, ton reportage est passionnant et tes images sont d'autant plus géniales que les petits sont touchants. Bravo et merci pour cette découverte.
RépondreSupprimerbelle observation
RépondreSupprimermerci pour le partage
Très beau billet sur la cousine européenne de notre Foulque d'Amérique. C'est merveilleux de voir les interactions avec les jeunes.Ce qui m'a toujours frappé chez certaines espèces appartenant à la famille des rallidés (foulques, talèves et râles) c'est la présence de cette expansion cornée sur le front. L'automne dernier, en observant la Talève sultane, dans un marécage à Madagascar, il m'est venu à l'esprit que cette zone cornée devait la protéger contre les chocs à la tête que sa façon de se nourrir peut occasionner. En effet, la sultane ne manque pas de vigueur lorsqu'il est temps de plonger son bec dans la vase pour aller déloger invertébrés ou végétation. Cette explication n'est pas scientifique et je n'ai pas eu le temps de faire les recherches, mais je la trouve très plausible. Au plaisir.
RépondreSupprimerDe belles scènes (attendrissantes) de la vie sauvage !
RépondreSupprimerCdlt,
Jma