Il est grand temps que je publie un billet concernant ce petit criquet sans prétention.
Petit , c’est le plus petit des criquets qu’il m’est donné de rencontrer : la femelle approche difficilement des 2 cm ( en réalité entre 12 et 18mm), quant au mâle c’est un vrai minus à peine entre 11 et 15 mm. Sans prétention , il n‘est ni vert vert, ni bleu , ni jaune, aucune couleur éclatante , couleur de muraille , de grisaille !
Une petite femelle de criquet pansu sur son brin d'herbe, me surveillant du coin de l'oeil!
Mais c’est un fidèle, il là dans mon jardin ,saute à mes pieds quand je marche dans l’herbe et je pense même qu’il passe l’hiver avec nous !
Je dis bien saute car c’est un criquet qui n’a de que des moignons d’ailes , pas de longs vols pour échapper au photographe, mais l’herbe est un très bon refuge quand on est si petit, on disparaît vite !Ses ailes réduites sont de la même couleur que le corps brun , gris avec parfois une bande plus soutenue en brun,mais ce n’est pas toujours le cas !
Un mâle utilisant le moyen de transport en usage chez les pansus: sa copine!
Pour être sûr de son identité, je vérifie toujours les critères indiqués par d’éminents spécialistes ! Ils nous indiquent ( Bellmann et Luquet ; Guide des sauterelles et des criquets d’Europe) que les fémurs postérieurs présentent 2 taches brunes plus ou moins nettes. Ok ,cela se voit sur nombre de photos.
Plus compliqué et plus difficile à voir sur photo : « les tibias postérieurs sont armés d’une épine apicale externe »
Bien, si vous avez déjà observé des criquets au repos, vous remarquez que l’insecte est debout sur ses 2 paires de pattes antérieures et que les pattes puissantes postérieures, celles qui servent au saut , sont bien pliées et que le gros fémur cache bien souvent le petit tibia ! Quand l’insecte déplie sa patte postérieure c’est souvent trop tard, car la seconde d’après il a sauté et adieu l’observation de « l’épine apicale externe » !!!
Des détails du pronotum, remarquez que la dame est bien poilue!
Un autre caractère concerne le pronotum ! Les criquets présentent , comme les sauterelles , des caractères particuliers sur cette partie de leur corps ! Celui de Pezotettix giornae , est caréné sur la partie antérieure ( voir la flèche) alors que la partie postérieure de son pronotum est lisse ! C’est beaucoup plus facile à voir chez les criquets colorés car souvent ces carènes sont soulignées de couleur ou de forme plus évidente !Le petit pansu présente sur la partie postérieure de son pronotum une alternance de couleur claire et foncée qui lui fait une jolie ornementation !
Femelle de Pezotettix giornae en visite sur mon ongle!
A propos de ses fémurs postérieurs bien plus développés que les 2 autres paires de pattes qu’il possède , ils présentent souvent un critère intéressant : ici ce sont des décors en arêtes de poisson que l’on trouve chez de nombreux criquets,et 2 taches sombres que l’on voit mieux à l’intérieur de la patte !
C’est un excellent sauteur grâce à ces pattes puissantes !
Il fait des bonds sans commune mesure avec sa petite taille ! Et une remarque : n’essayez jamais d’attraper un criquet ou de le tenir par une de ses pattes sauteuses ! Il a un tel effet de ressort quand il veut s’échapper, que la patte vous restera dans la main, et vous serez tout à fait désolé de l’avoir mutilé involontairement.
Un couple en voyage de noces!
Souvent Pezotettix giornae se présente sous la forme de couple, comme les Podisma pedestris que l’on rencontre en montagne.
Et le couple est bien amusant à regarder , la femelle promène son petit mâle de feuille en feuille, de saut en saut ! Mais tous les deux ne lâchent pas du regard l’intrus qui les observe !
Un tout jeune criquet au restaurant!
Un petit souvenir printanier! Ce juvénile tout petit de Pezotettix giornae en train de "brouter" une pétale de marguerite!
Bon appétit !
Un crop de la photo pour le voir entrain de se restaurer ! Les juvéniles mangent bien plus que les adultes. Ce qui explique que l'on voit des pétales de fleurs entamées!!
C’est un article dont les illustrations m’ont données bien du mal. D’abord pour le trouver dans l’herbe, ensuite pour en faire des images présentables !
C'est un criquet présent dans tous les départements situés au sud d'une ligne joignant Châteaubriant (Loire Atlantique) à Briançon(Hautes Alpes).Mais il manque en Loire Atlantique, Creuse et Haute Loire).
Mais en plus , il présente un isolât en Côte d'Or. En vous souhaitant de la voir simplement sauter dans l'herbe et de lui accorder un regard bienveillant!
Encore un article tout à fait intéressant et bien raconté, agrémenté de bien jolies photos!
RépondreSupprimerN'ayant pas ton livre sur les criquets, j'ai moi-même bien du mal à les identifier!
J'admire ta patience!!
Carlib
http://wwwcarlibelle.canalblog.com/
Très intéressant cet article! C'est vrai qu'il a l'air minuscule ce petit criquet.
RépondreSupprimerTrès bel article, captivant. Bravo pour les photos !
RépondreSupprimercoucou, très bel article rempli de belles photos et une richesse d'informations !!! merci à toi très bonne fin de semaine
RépondreSupprimerc'est un criquet que je croise souvent et j'en ai appris beaucoup sur lui dans cette publication , entre autre les clés tres precises d'identifications , je decouvre par contre le juvenile et son appetit feroce ...
RépondreSupprimerMERCI lucie
Comme d'habitude je me sens chez toi comme à l'école près de l'institutrice, béat d'admiration devant les explications lumineuses étayées de belles photos et, comme d'habitude je te remercie pour le partage de ton savoir.
RépondreSupprimerMaintenant il faudra que j'attende l'année prochaine pour voir ces "minus".je n'ai jamais vu de si petits criquets mais c'est vrai qu'étant myope je ne les vois pas dans l'herbe.Je fais attention aux plus gros et je les montre à Noé qui les attrape
RépondreSupprimerToujours aussi agréable à parcourir tes articles et on apprend toujours quelque chose
Bises
encore un article passionnant...sympa ce mini criquet avec son curieux moyen de transport!
RépondreSupprimerSuperbe leçon de sciences,et avec humour! Merci Lucie.
RépondreSupprimerQuand j'étais jeune (et encore plus ignorante) j'essayais de les attraper au vol lorsqu'ils sautaient. C'est vrai qu'ils ont un ressort étonnant vu leur petite taille.
Bnjour Lucie,
RépondreSupprimerEncore une magnifique reportage sur une espèce que je n'ai vue qu'une seule fois, sur le blog de Laurent ;-) Je me dit que parfois, je galère à chercher les passereaux entre les branches avec mes jumelles, mais là je t'imagine bien avec ton téléscope à la recherche de ce petit criquet pas plus gros que le pouce de ton ongle!!!
Le résultat de tes recherches et de ta patience est époustouflant!
Un petit pansu a jeté son dévolu sur ton ongle...l'aurais-tu un peu poussé loin de ses herbes...
RépondreSupprimerRavissant animal qu'en effet sans mes lunettes je ne verrai pas d'ici peu. Dans mon enfance dans le sud-ouest les criquets et sauterelles nous sautaient devant nos pas, depuis ils se sont terrés dans d'autres contrées.
Tu as raté ta vocation d'entomologiste !
RépondreSupprimerCe que tu dis à propos des fémurs postérieurs me rappel mon enfance lorsque j'essayai d'attraper ces insectes fragiles qui, effectivement, me laissaient toujours une partie d'eux même entre les doigts, loin l'idée qu'ils puissent un jours servir de sujet photographique.
Quelle richesse entomologique dans ton jardin, de quoi satisfaire ton appétit et tes talents de photographe et de narratrice.
RépondreSupprimerCes petits minus ne sont pas très beaux, mais tu sais nous les faire aimer. A bientôt.
Chouettes tes criquets et intéressants.
RépondreSupprimerLes criquets font partie des "petits bonheurs" que l'on trouve au bord des chemins. Quand ils ne présentent pas de signes très déterminants... "Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux" comme Félix !
RépondreSupprimerMais toi, studieuse Lucie, tu n'hésites pas à plancher sur ce sujet difficile... Félicitations !
Encore un méridional... Qui sait si je ne le rencontrerai pas d'ici quelques années? Et grâce à ton billet, je saurais l'identifier (c'est peut-être un peu trop compter sur ma mémoire).
RépondreSupprimerBonne journée
(Dans la série "espèces méridionales", après enquête de voisinage, j'ai eu confirmation que la mante religieuse était jusqu'alors absente de ma campagne.)
effectivement, il est tout rikiki !!! magnifiques photos !!!
RépondreSupprimerPetit mais oh combien photogénique ! Bravo pour cet intéressant reportage !
RépondreSupprimerCdt,
Jma
Merci pour ce bel article. Je suis à Nice, sur une corniche, depuis un an. Le jardinet (15 m2 environ) est envahi de ces petits criquets, très gourmands. Je ne les connaissais pas ! Nous nous partageons les plantes aromatiques.
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