Les sauterelles variées arrivent entre juillet et août à l’âge adulte. On entend les mâles, le soir et le matin qui chantent, signalant leur présence à leurs congénères afin de perpétuer l’espèce !
C’est l’occasion de continuer à mettre un nom sur ceux et celles que nous croisons dans les prairies, sur le bord des chemins ou dans les broussailles !
Elles ne sont pas toutes contentes de voir un gros œil brillant qui se pointe sous leur nez et beaucoup en profitent pour se laisser tomber au sol, faire un grand bond ou s’envoler pour disparaître à notre vue.
Heureusement certaines sont plus coopératives ou ont envie d’être des vedettes éphémères de la blogosphère !
Juvénile mâle de Tylopsis lilifolia se réchauffant au soleil.
Comme souvent le matin, ( eh oui, il faut sortir du lit de bonne heure), certaines sont bien plus lentes car elles ont besoin des rayons solaires pour remettre de l’énergie dans leur moteur !!
Tylopsis lilifolia sera notre thème d ‘étude de ce jour. Elle fait partie de la famille des Phanéroptères tout comme le Barbitiste Fischeri d’une publication précédente.
Adulte ou juvénile ?
Les sauterelles se développent au printemps à partir des œufs pondus l’été ou l’automne précédent.
Nous rencontrons en début de saison(printemps et début de l’été) des juvéniles, c’est à dire des sauterelles incapables de se reproduire.
Chez les juvéniles les ailes postérieures sont placées en forme d'éventail!
Les sauterelles passent ainsi par 5 à 7 stades au cours desquels elles vont ressembler de plus en plus à un adulte par la forme. La taille augmentera à chaque mue. La mue se fait la nuit et l'insecte consomme son exuvie de telle sorte qu'on n'en rencontre quasiment jamais suspendue dans les herbes!
Comment reconnaître un adulte ? C’est facile : en général guide et site web présente la photo de l’espèce adulte.
Aux derniers stades juvéniles les ailes font la différence. D’abord elles n’ont pas la taille des ailes de l’adulte.
D’autre part elles se présentent différemment : l’aile postérieure (celle que l’on voit le moins au stade adulte) est déployée en éventail sur l’aile antérieure.
Une femelle avec son oviscapte très particulier et ses ailes encore courtes!
Autre indication : les guides précisent à quelle époque on rencontre des individus adultes.
Pour Tylopsis lilifolia, il s’agit du mois d’août.
Les images précédentes faites au cours du mois de juillet ne présentent que des juvéniles.
Caractères particuliers de Tylopsis lilifolia
Voici une jolie sauterelle que je rencontre dans mon jardin et mes parcours d’observation de la petite faune locale !
Elle va nous permettre de continuer nos petites leçons de reconnaissance des Orthoptères que sont les sauterelles !
Elle présente la particularité d’avoir de très longues antennes : elles peuvent atteindre 5 fois la longueur du corps.
De s’adapter au milieu par sa couleur ! Ainsi dans mon jardin je rencontre la forme verte dans mes herbes, mais dans les prairies sèches c’est la forme beige!
Détail des dents sur les tergites abdominaux.
Ses tergites abdominaux présentent une crête médiane et sont dentés sur leur bord postérieur. Cette particularité est rendue visible par l’absence des ailes qui n’ont pas encore leur taille définitive et ne couvrent donc pas l’abdomen.
(Le tergite est l’arceau dorsal d’un des segments qui forment l’abdomen)Les flèches indiquent la crête médiane et les petites dents situées au bord de chaque anneau de l’abdomen.
Autre particularité de Tylopsis lilifolia : ses pattes démesurées et grêles par rapport à son corps ! Le corps fait entre 13 et 22 mm pour le mâle et entre 16 et 23 mm pour la femelle.
Chez les sauterelles les dames sont souvent plus grandes que les messieurs!
L’oviscapte est très court(4-6mm) comprimé et recourbé.
Un mâle adulte : les ailes dépassent l'abdomen.
Voici le premier adulte rencontré la semaine passée!Il était en avance de quelques jours sur le calendrier qui annonce les adultes pour le mois d'août .
La toilette des antennes de Tylopsis lilifolia, très spectaculaire!
Que fait donc une sauterelle en se réveillant : comme vous et moi ! Sa toilette ! Et quand il s'agit de vérifier le bon état des ses longues antennes très utiles, la sauterelle la passe délicatement entre ses palpes labiaux!
Madame Tylosis lilifolia se nettoie les pieds!
Et après les antennes , nettoyage consciencieux des doigts de pied qu'on salit en arpentant le sol!
Tylopsis lilifolia , encore appelée le Phanéroptère liliacé ou feuille de lys,est une espèce méridionale, mais on en a rencontré récemment en Charente et dans le département de la Vienne..
Dans une des zones que j’ai parcourue, elles étaient l’espèce la plus abondante. Elle pullulait !
Dans d’autres zones ce sont les Ephipigger qui sont en nombre ce sera pour une autre publication !
Regardez sans crainte ces jolies sauteuses qui animent prairies et bords de chemins !
Tes explications sont bien clair, et tes photos superbe.
RépondreSupprimerBonne semaine.
très chouette ces petites sauterelles ! joli reportage
RépondreSupprimermerci pour tous ces détails...tes photos sont très belles et parfaites pour bien comprendre...
RépondreSupprimersuper on a les explication et le lexique qui va avec , je suis impressionné par la démesure des pattes et antennes , je ne me souviens pas avoir rencontré de telles sauterelles ici ...Mon image preferé est la 3 la 1 et la derniere
RépondreSupprimerla suivent de pas loin :)
l'information dans l'image rejoint l'esthetique c'est impressionant ...
MERCI
Encore une superbe leçon d'entomologie. Demain, je reviens avec les enfants.
RépondreSupprimerBonne soirée
je sais où venir quand j'aurai besoin d'identifier des sauterelles!!! Pas toujours évident ces bestioles
RépondreSupprimerbelles photos et beau "cours" en tout cas comme toujours
bonne journée Lucie
Toujours de belles images et encore une bonne leçon d'entomologie, bravo !
RépondreSupprimerJe n aurai jamais vu autant de sauterelles ! mais que de découvertes, elles sont superbes !
RépondreSupprimerBonne journée !
Vraiment je suis scotché par ta science et ton aptitude à capter l'attention de tes lecteurs.
RépondreSupprimerTout y est pour apprendre et se régaler des illustrations que tu ne manques pas de publier pour étayer ton propos. Chapeau Lucie, je suis très content de te relire et de pouvoir à nouveau flaner sur ton blog.
Encore une fois, merci pour toutes ces explications: je croise souvent des immatures, mais je ne connaissais pas du tout les détails du passage à l'imago. Quant aux identifications... là, je passe mon tour! Et bravo pour les photos si vivantes. La sauterelle fait partie des insectes difficiles à cadrer: entre longues pattes et antennes parfois démesurées...
RépondreSupprimerBon week-end
Quelles gracieuses créatures que les sauterelles, avec leurs longues antennes effilées ! Ces photos les mettent admirablement bien en valeur, les tons pastels et le cadrage de l'avant-dernier cliché sont superbes...
RépondreSupprimerBravo Lucie !
Je viens de trouver cette espèces dans le sud ouest du cantal
RépondreSupprimerMerci de nous en faire part. C'est intéressant de connaitre les régions où cette belle sauterelle est installée!
SupprimerJe découvre cette espèce, du moins son nom, car elle est abondante chez moi et en effet, très coopérative! Par contre il y a-t-il risque de confusion avec une autre espèce proche? Merci et à bientôt! :)
RépondreSupprimerOn ne peut pas la confondre avec une autre! Ce sont donc bien de jolies Tylopsis lilifolia que tu as dans ton environnement!
SupprimerMerci! Hier je suis justement tombée sur un mâle adulte qui ne présentait pas les petites dents sur les tergites, je n'avais pas encore vu ta réponse j'étais donc bien perplexe. Je l'avais en main dans une boîte de pétri. L'espèce est particulièrement abondante en ce moment, j'avais jamais vu ça! J'ai arrêté de compter après 6 individus... ;) Bon après-midi!
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJ'ai observé une Tylopsis lilifolia le 16 juillet 2016 dans le Lubéron (04) - 540 m -
Cordialement
Merci Pierre-Jean de me faire part de cette belle observation, elle a dû trouver la chaleur qu'elle aime!
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