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mardi 20 juin 2017

Phrissotrichum tubiferum naît dans les boutons floraux des cistes !

Les charançons ne sont jamais les bienvenus dans un jardin surtout ceux qui s’en prennent aux boutons floraux, les empêchant de se développer. Mais celui que je vous présente, outre le fait que si petit, il passe en général inaperçu, ne s’en prend qu’à une plante le plus souvent « sauvage », le ciste. Bien sûr il existe des cistes cultivés, j’en ai un dans mon jardin, des voisins aussi, mais sur les nombreux boutons floraux qui vont égayer le jardin , la perte de quelques –uns ne se voit pas.
Phrissotrichum Tubiferum  mâle à la toise*

Phrissotrichum  tubiferum fait partie de la famille des  Apionidae. Ces petits charançons ont une taille comprise entre 1 et 6 mm, leurs antennes ne sont pas coudées. Beaucoup sont liés à une famille végétale.

Phrissotrichum tubiferum mesure entre 2 et 3,2 mm. En forme de poire, c’est dire que les élytres très bombés, sont renflés vers l’arrière.
Phrissotrichum Tubiferum , mâle, piriforme.*

Ces élytres sont aussi striés : les stries fines délimitent des interstries assez larges  c’est un critère pour différencier Phrissotrichum tubiferum, d’une espèce voisine. Des soies blanches recouvrent  les élytres : une rangée de soies longues dressées, celles des stries courtes et couchées.
Phrissotrichum Tubiferum : femelle avec des soies blanches longues alternant avec d'autres courtes et couchées sur les élytres.*

On les retrouve aussi sur la tête, le pronotum, les pattes.
Avec ces soies bien blanches sur un fond noir on a l’impression de voir un insecte recouvert  de surpiqûres blanches ! Son rostre droit et long pointé en avant comme pour mieux explorer son milieu lui donne une allure particulière.
Phrissotrichum Tubiferum  comparaison : femelle en haut, mâle en bas.*

 Il permet aussi de reconnaître mâle et femelle. Celui du mâle est le plus court équivalant à la longueur de la tête et du pronotum réunis. La femelle en possède un encore plus long mais aussi plus fin.
Phrissotrichum Tubiferum  rostre de femelle.*

Le front est strié, ce qui se voit bien sur certaines photos ; les yeux sont peu saillants.
Phrissotrichum Tubiferum  rostre de mâle , front strié.*

Les antennes sont insérées au milieu pour le mâle, en arrière du milieu pour la femelle.

Les œufs sont pondus  en octobre novembre dans les boutons floraux et y restent en incubation jusqu’au printemps. Les fleurs avortent tandis que l’ovaire mûrit, on trouve en juillet une larve par loge qui ronge les graines. La capsule qui contient  les graines des cistes, très petites et fines,  est divisée  en plusieurs loges. En recueillant des graines j’ai souvent rencontré des loges vides ou percées !
Phrissotrichum Tubiferum  femelle , vue de dessous.*


Les adultes se rencontrent d’avril à septembre dans la partie méridionale du pays ainsi qu’en Espagne, Italie.
Infos extraites de :Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3 de  Gaëtan du Chatenet.
Faune de France, 62, Coléoptères curculionides, Adolphe Hoffmann, tome 3 disponible sur le web.

* images grossies entre 3 et 5 fois.

7 commentaires:

  1. Aller petit Charançon, tu as le droit de manger quelques boutons de Cistes, mais tu en laisses hein ;-)
    Et voilà, il suffit de quelques compromis pour parvenir à cohabiter ;-)
    Bonne journée Lucie

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  2. Facile à retenir comme nom ! Et à prononcer encore plus fastoche ! Vos photographies sont hallucinantes. Le gros plan de la tête est stupéfiant. Pas la peine d’aller sur mars pour trouver des martiens, il suffit de regarder les insectes ! La nature qui nous entoure et est à nos pieds est pleine d’insectes hallucinants et de plantes sauvages aux goût exotiques. Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour voir de l’exotisme. En plus on risque d’y rencontrer son voisin, et les mêmes magasins et autres restaurants rapides que dans sa ville. Il suffit d’ouvrir les yeux sur ce qui est tout près de soi pour voyager dans des contrées à découvrir et étonnantes, voire surnaturelles !
    Merci de nous apporter ces découvertes !

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  3. Ce que j'admire le plus chez les charançons ce sont leurs couleurs royales.
    Situation certainement inconfortable pour cette femelle mais rigolote sur cette dernière photo.

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  4. Bonjour Lucie,
    Contente de te retrouver après cette petite pause.
    Il y a tant d'insectes que les identifier est pour moi quelque chose d'impensable. Avec toi, j'arrive à en connaitre certains et surtout de n'avoir plus le même regard sur eux.
    Merci pour cet article. Belle fin de journée pas trop chaude chez vous j'espère

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  5. Un autre blog intéressant avec beaucoup d'informations. Bonne soirée Diane

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  6. Bonjour! Je trouve votre blog par hasard et c'est très intéressants les articles, comme je suis perdue dans un monde des insectes. J'ai bien lu cet article et je vais retenir plus souvent. Bonne continuation!

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  7. Encore un affreux Jojo qui abîme les fleurs !!!
    Mais, et surtout, un article détaillé comme tu sais si bien nous présenter. Merci Lucie.
    J'ai eu la surprise d'en découvrir un minuscule en visionnant des photos de silène du Valais que j'avais tenu à revoir dans le Queyras. Je vais te préparer une image et t'écrire... Là, j'attends Antoine, rentré cette nuit d'Islande.

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Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.