Pages

lundi 11 juillet 2016

Spilostethus furcala,(Herrich Schaeffer, 1850 ) en France

Pourquoi ce titre ?
Parce que cette petite punaise rouge et noire que je vais vous décrire n’était pas répertoriée dans la faune française.
Je l’ai trouvée dans mon jardin sur des herbes basses fin juin de cette année.
Spilostethus furcala,  une punaise rouge et noire

Elle attiré mon regard pour 2 raisons : je connais bien les punaises rouges et noires qui se trouvent dans mon jardin et son allure ne correspondait à aucun modèle « enregistré » !
De plus elle me semblait ressembler à une Graptostethus servus qui a cet aspect velouté, mais que je vois plus tard en saison et uniquement dans un coin particulier du jardin, éloigné d’une dizaine de mètres !
C’est cela qui m’a incité à la prendre dans ma boite pour l’examiner plus tranquillement.
Bien photographiée, je n’ai pas eu la clé de l’énigme. Ce n’était pas Graptostethus servus, mais aucune autre des punaises rouges et noires que je connaissais.
Pour rappel, ici un excellent document qui les présente.

Ressemblant à Spilostethus pandurus que je connais bien dans le jardin, j’ai pensé qu’elle devait s’apparenter à ce genre et j’ai fait une recherche sur le net uniquement en cherchant « Spilostethus » et c’est alors que j’ai eu ma réponse.
Spilostethus furcala,  les pattes et les antennes noires

Article clair , bien illustré, certes en espagnol, mais facilement compréhensible.
J’avais sous les yeux Spilostethus furcala.
En voici les détails qu’il faut observer :
Spilostethus furcala,  les détails à observer
  • ·        Le pronotum est rouge avec deux bandes noires qui atteignent la lisière antérieure( comme chez les deux autres Spilostethus de la faune française, saxatalis et pandurus)
  • ·        la pointe du scutellum est rouge, le reste noir 1
  • ·        la  grande tache triangulaire de la corie est plus large du côté externe 3
  • ·        pattes, antennes et rostre noirs.
  • ·        Clavus rouge en avant, noir dans la région apicale, une tache noire circulaire, glabre antéapicale 2.

  • ·        On observe une courte pilosité grisâtre absente justement sur les taches arrondies du clavus
Spilostethus furcala, détail de la pilosité , avec des taches noires glabres.*


Je me suis rendue compte à la lecture du document que l’auteur utilisait des informations extraites de Hémiptères Lygaeidae euro-méditerranéens, volume 1 de la Faune de France  84A, par Jean Péricart  disponible sur le net.

Nous disposons ainsi d’une excellente description de l’insecte en français. Sa taille varie entre 9 et 13mm.
C’est selon Péricart, un insecte afrotropical, sans être commun, on le rencontre en Espagne et dans le Magreb.
Spilostethus furcala, aucune tache blanche sur la partie membraneuse des ailes.

L’auteur espagnol, Luis Vivas,  qui a fait une étude plus récente mais limitée à l’Espagne le rencontre principalement dans la frange méditerranéenne du pays, et dans une zone comprise entre 0 et 200 sous influence  nettement maritime.

Ce fut donc une surprise de le trouver dans mon jardin à une altitude de 220 m et à vol d’oiseau à une quinzaine au maximum de km de la Méditerranée.
Je pense que cette punaise doit se rencontrer dans bien d’autres régions, dans notre zone méditerranéenne, c’est pourquoi je publie cet article afin d’attirer l’attention des observateurs et des curieux.
J’ai trouvé mon exemplaire perché sur des herbes dans une végétation basse. Il faut bien regarder les punaises rouges et noires et les détails caractéristiques sont visibles sans loupe ni avoir besoin « d’opérer » l’insecte ! 
*image grossie 3 fois

7 commentaires:

  1. Ca c'est formidable et très excitant de rencontrer, surtout dans son propre jardin, une bestiole non répertoriée sur le territoire français!
    Tu vas intéresser plus d'un entomo avec ce bel article!!
    Bises à vous deux et belles observations :)

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour
    J'aime beaucoup son motif!
    Bisous

    RépondreSupprimer
  3. Bravo Lucie, c'est formidable ! Je vais ouvrir les yeux encore plus grand, si je la vois se balader dans le jardin...

    RépondreSupprimer
  4. Génial, et bravo pour toutes ces explications, c'est fantastique.
    Bises

    RépondreSupprimer
  5. Les recherches qu'il t'a fallu faire pour parvenir à lui donner une identité !
    Ta persévérance finira par te conduire à la renommée internationale !!!

    RépondreSupprimer
  6. depuis le temps il aurait apparu mon commentaire. (Il a dû attendre que je revienne avec un lien et s'effacer entre temps... ça m'arrive souvent avec des bugs de mon navigateur)

    Je te félicitais de ces deux trouvailles "exotiques", d'avoir su les identifier surtout, dans ces conditions qui demandent de la ténacité. Et je te remerciais et te félicitais pour ces belles macros.

    Je risque de ne plus passer très souvent avant un moment. Gros soucis. Plus la tête à la photo. A moins que je me noie dedans, on verra bien...

    RépondreSupprimer
  7. J'adore les punaises et j'aime les photographier. Cette espèce est d'une grande beauté. J'ajoute mes félicitations à celles déjà exprimées pour ton flair à distinguer le commun de l'inusité.

    RépondreSupprimer

Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.