Pages

mardi 5 juillet 2016

Deux jolis buprestes : Acmaeoderella flavofasciata et Acmaeodera degener.

En observant les fleurs dans la garrigue, en lisière de zone boisée, tant celles des ronces à mûres que les scabieuses des bords du chemin, j’ai croisé ces deux petits coléoptères .
J’ai dans un premier temps pensé que je n’avais vu qu’une seule espèce, mais en y regardant avec davantage d’attention, j’ai vu qu’il s’agissait de deux espèces de la même famille certes, mais un peu différentes.
 Les Acmaeodera sont en Europe, une vingtaine d’espèces caractérisées par des élytres soudés, cela ne   voit  que lorsque l'insecte vole ou comme j'ai eu l'occasion de le vérifier lorsqu'il tente de retomber sur ses pieds!

Autre caractère bien visible : le pronotum présente une étroite bordure cannelée.
 Acmaeoderellaa flavofasciata, avec ses deux fascies sur chaque élytre.

Acmaeoderella flavofasciata est la plus déroutante car j’ai vu plusieurs sujets, certains ont davantage de taches que d’autres.

Mais chacun porte au moins deux fascies sur chaque élytres. La taille varie entre 6 et 10 mm. 
L’insecte porte une forte pilosité  blanche bien visible sur la tête et sur les bords du pronotum. Sur les élytres elle est plus courte.
Acmaeoderella flavofasciata: pubescence blanche du dessous*
 Cette pubescence squamuleuse blanche recouvre tout le dessous du corps de l’insecte.
Acmaeoderella flavofasciata, avec davantage de taches.

Le pronotum est  bombé et porte deux fossettes sur les côtés. Les élytres sont rétrécis en arrière des épaules pour être les plus larges vers le tiers apical.

Acmaeoderella flavofasciata,un pronotum aux bords cannelés*

Les élytres sont à la fois striés et fortement ponctués, on y voit une pilosité courte et raide.La partie apicale est légèrement dentée.

Acmaeoderella flavofasciata, une pubescence différente sur les élytres*


J’ai vu les adultes sur les scabieuses, mais ils fréquentent aussi les achillées, les marguerites et les composés à fleurs jaunes. C’est un bupreste que l’on rencontre dans la partie méridionale du pays et autour de la Méditerranée, de mai à août et se trouve parfois très commun.
Acmaeoderella flavofasciata, rétrécissement des élytres après les épaules.*

Voici maintenant le second bupreste rencontré lors de cette sortie.
Acmaeodera degener est noir avec des taches jaunes, mais réparties différemment car il y en a sur les élytres mais aussi sur le front et le pronotum.

Acmaeodera degener, des taches plus nombreuse sur les élytres*

Les élytres portent deux rangées de 5 taches arrondies, dont certaines disparaissent. Mon exemplaire en a 9 ce qui est la forme la plus courante.
Acmaeodera degener, une pilosité moins importante*

Les élytres sont striées et ponctués. La pubescence est courte et moins abondante que chez  Acmaeoderella flavofasciata.
Acmaeodera degener, les taches jaunes arrondies de la tête et du pronotum*

La tête porte une tache sur le front, puis sur le pronotum, on voit bien une tache sur les angles postérieurs et une sur la ligne médiane en haut visible ici (une autre devrait se trouver à la base).
 C'est lorsque l'insecte tombé sur le dos , tentera et réussira à se mettre d'aplomb, que j'ai vu les élytres soudés, mais cela ne dure qu'une fraction de seconde, l'insecte étant très rapide .
Acmaeodera degener, élytres soudés et dentés à l'apex*

L’adulte mesure entre 7,5 et 11,5mm.

Dans la zone que j’ai prospectée, je n’en ai rencontré qu’un seul exemplaire ayant surtout observé les fleurs alors que l’insecte se trouve aussi sur les parties mortes des chênes.On le rencontre de juin à août dans la zone méditerranéenne mais il est donné assez rare.
Infos extraites de Coléoptères phytophages d'Europe, de Gaëtan du Chatenet, Nap éditions.
*images grossies 2 à 3 fois

5 commentaires:

  1. Bon soir Lucie,
    Je suis admirative devant la qualité de tes macros et tous les détails qui apparaissent sur un si petit insecte. Jamais je n'aurai envisagé qu'il ait le ventre si poilu !
    Vraiment un super boulot tant photographique que de recherches explicatives.
    Bises à toi et bonne soirée

    RépondreSupprimer
  2. moi qui venais juste de lire je ne sais où que certains insectes ont les élytres soudées... maintenant je lis ici que "ça se voit lorsqu'ils volent" (j'avais déduit hâtivement que ça les en empêchait)
    Encore une belle occasion d'apprendre aujourd'hui!
    Plus tout plein de superbes macros d'insectes que je ne me souviens pas d'avoir photographiés, mais croisés, c'est certain
    Merci

    RépondreSupprimer
  3. La nature est incroyable: si quelque ne sert plus elle l'atrophie ou le soude!!
    J'imagine donc que ces coléos ne peuvent pas facilement déployer leurs ailes pour voler si les élytres font ainsi bloc.
    Ils ont bien un air de famille, c'est sympa d'avoir pu les avoir ensemble pour la comparaison!
    Très jolies photos très explicites :)
    Bises et bonne soirée à vous 2
    Je te mets un mail en suivant....

    RépondreSupprimer
  4. C'est depuis le camping de Bessans que je viens admirer tes derniers messages. La pilosité blanchâtre que ton image met si bien en évidence est étonnante. Je fais le plein d'images qui m'occuperont pendant des mois.
    Il a été question de toi sur un sentier ce matin... Les oreilles ne t'ont pas sifflé ?... Un mail suit pour t'expliquer...

    RépondreSupprimer
  5. Tu as le don de porter des faits étonnants à notre attention. Des coléoptères avec des élytres soudées ??? Que ça doit être bizarre à voir voler. Merci encore pour ce beau billet.

    RépondreSupprimer

Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.