Pages

vendredi 19 avril 2013

Osmia cornuta est un très bon artisan maçon.


Depuis 2008, une Osmia cornuta utilise les 4  trous ronds disponibles sous une table d’extérieur en plastique des plus banales. Ici une présentation de l'abeille.
Le matin on arrive avec les réserves de pollen qui seront préparées pour la future larve directement dans le tube de ponte

C’est donc la sixième année consécutive que ce « site » est utilisé par des Osmia cornuta. Bien sûr chaque année, il s’agit d’une autre abeille. Car comme vous le savez, c’est une abeille printanière et une fois sa tache de reproductrice achevée, elle meurt. Je pense que, née sous la table, il y a toujours une femelle pour trouver l’endroit appropriée à sa descendance !
L'abeille prend un peu de recul pour évaluer ce qui reste à faire

Ce matin j’ai constaté que l’industrieuse était à l’œuvre. Quelques grains de pollen sous la table avaient attiré des fourmis. J’ai vu l’abeille, la brosse ventrale chargée de pollen entrer à reculons dans le conduit. Elle prépare la nourriture qui va alimenter la larve une fois éclose.
Le matériel est déposé au bord du plan de travail.

Cette après-midi, j’ai vu l’artisan maçon à l’œuvre et je me suis placée sous la table pour observer la technique .Je me posais en particulier la question de savoir si elle utilisait les pattes pour le transport ou la maçonnerie. Eh bien non. Tout se fait avec les mandibules.
La boulette de glaise récoltée dans le jardin et bien humide, est transportée coincée entre les mandibules. En vol, on voit bien les pattes  qui ne tiennent rien. La boulette est posée sur un coin du chantier. Et l’insecte se tenant autour de son « nid » avec ses 6 pattes, c’est encore avec les mandibules que la glaise est placée.Truelle et taloche sont donc ici remplacées par les puissantes mandibules de l’abeille.

Le travail se fait avec les mandibules.

 Une seule fois, j’ai vu un excédent retomber sur l’abeille. Rien n’est jamais tombé sur le sol. La consistance du mortier doit être excellente pour coller à la partie déjà construite. Avec des pincements et des mouvements petits et précis, la boue est étalée on voit d’ailleurs des traces de ce travail quand il est encore frais..
Les mandibules étalent le mortier
Elle va ajouter de la boue jusqu’à ce que la fermeture atteigne le bord du tube. Ensuite il y a un travail de lissage et on ne voit plus les «  coups de taloches   , en fait de mandibules ».C'est un vrai travail de finition que fait Osmia  cornuta.
 Voilà la future génération est prête. L’an prochain j’aurais encore la joie de trouver ces précieuses auxiliaires printanières dans le jardin.


Après ce gros chantier une toilette s'imposera à l'industrieuse abeille.


12 commentaires:

  1. Ce sont dans des bambous que l'on a pendu sous la véranda que ces abeilles viennent travailler.
    Mais il y a crise du logement, d'autres viennent parfois vider certains trous pour se les approprier.....
    Superbe l'approche des mandibules !

    RépondreSupprimer
  2. Ton article est captivant, merci Lucie de partager cette belle observation !

    RépondreSupprimer
  3. AH je l'attendais cet article!
    Une belle et intéressante observation avec de jolies photos à l'appui!
    Les abeilles ont une vraie mémoire collective et se refilent d'une génération à l'autre tout un tas d'informations, jusqu'à l'odeur d'un humain mais j'ai sûrement dû te raconter l'histoire!
    Tu félicitera ton Osmie pour moi! ;-)
    Bises à vous deux!!

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Lucie

    Les photos sont très intéressantes comme d'habitude, mais elles me semblent surexposées. C'est mon ordi ou bien ? Si c'est l'ordi, ça m'embêterait... Il est neuf...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas de souci Patrick. J'ai volontairement surexposé pour voir l'abeille .Le fond blanc ne permet pas de la voir autrement et nous sommes sous une table!!

      Supprimer
  5. Merveilleux reportage Lucie. Décidément, que tu sois à l'autre bout de chez toi ou dans ton jardin, tu as l'oeil pour observer les merveilles de la nature. Merci de partager tes belles observations.

    RépondreSupprimer
  6. Très instructif, leur instinct et leur sérieux est impressionnant.

    RépondreSupprimer
  7. superbes! et efficaces ces petites bêtes.

    RépondreSupprimer
  8. voici donc la suite du feuilleton
    c'est passionnant de voir les étapes

    RépondreSupprimer
  9. Comme j'aime suivre ces observations!

    RépondreSupprimer
  10. Bonjour Lucie,
    superbe ce reportage ! Bravo pour les photos, pas faciles à réaliser j'imagine, vu l'emplacement du nid et la rapidité de la bête !
    Chez moi, les osmies s'approprient également les tiges de bambou que j'ai placées à leur intention.

    RépondreSupprimer

Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.