Ce sera un message sans image ! Vous connaissez
maintenant Drilus flavescens cet étrange insecte qui forme un couple disparate,
un mâle coléoptère ailé et une femelle ressemblant à une grosse larve.
Au stade larvaire, les Drilus sont des ennemis des escargots
qu’ils consomment allégrement. Voici le récit de ce que j’avais observé en
octobre 2010 avec ce lien.
Larve de Drilus flavescens. |
Début août, une larve de Drilus se promenait à découvert sur le
rebord de la piscine. Elle fut donc mise en observation. Elle a mangé trois
escargots.
Ce lundi , de début septembre, ayant mis près de 3 jours pour déguster son dernier
gastéropode, Drilus se promenait en faisant le tour de son petit domaine (une
boite en plastique), il y avait encore des escargots mais il n’en voulait pas. Regardant
la taille de notre Drilus et celle des escargots j’ai compris qu’il y avait un
problème. Les escargots étaient trop petits pour l’usage que comptait en faire
l’insecte. J’ai donc mis dans son domaine un escargot plus gros.
Mâle de Drilus flavescens au printemps. |
Au bout d’un jour, Drilus est très intéressé et grimpe sur le dos
du gastéropode, qui à ma grande surprise, se défend vigoureusement !
Comment donc ? En projetant sa maison, c’est-à-dire sa coquille,
vigoureusement sur le côté opposé de son
corps ! Résultat, Drilus se trouve au sol, les 4 fers en l’air, en fait
gigotant sur le dos avec ses petites pattes cherchant un support ! Drilus
a ainsi enquiquiné l’escargot, qui s’est bien défendu, parfois même en se déplaçant rapidement(!); cela a duré toute la matinée. En début d’après –midi, hélas,
l’escargot avait perdu la partie. Drilus l’avait tiré de son logis et le
consommait sur le sable.
D’habitude, Drilus
rentre à l’intérieur de la coquille pour manger le contenu. Là, il avait
extirpé l’escargot. C’est à la fois cette défense vigoureuse de l’escargot, non
en produisant du mucus mais en utilisant ses mouvements, et le fait qu’il soit
consommé à l’extérieur qui est nouveau dans mes observations.
Pour quoi la larve de Drilus flavescens a-t-elle agi ainsi ?
Tout simplement pour
prendre la place de l’escargot !
Et comme elle ne voulait pas rester à la merci d’un autre
prédateur qui pourrait le déloger de cet abri, il a, petit à petit, enterré
cette coquille. Au bout d’une heure plus rien n’est visible .Le dessus de la
terre est lisse comme si rien ne s’était passé ! C’est bien sûr aussi un
abri contre les éléments, pluie ou froid.
Femelle de Drilus flavescens qui sort de sa coquille "empruntée" à un escargot. |
Vous avez compris que la larve va maintenant passer l’hiver
dans cette coquille pour s’y métamorphoser.
Lors de ma première observation c’était début octobre que
Drilus s’était « encoquillé », cette année c’est début
septembre !
Pour ceux qui connaisse l’excellent magazine La Hulotte
sachez que le prochain numéro (complétant le dernier consacré à l’escargot des
haies) , présentera un article sur les ennemis des escargots , on y parlera du
« triste Drile : un type pas marrant ». Vous devinez de qui il
s’agit !
Superbes photos et d'informations. Très intéressant. Bonne journée. Diane
RépondreSupprimerla loi du plus fort sévit partout ! Bonne hibernation au Drilus dans son nouveau logis :)
RépondreSupprimerOups ! Petit problème... Ce lien semble brisé.
RépondreSupprimerton 1° lien ne fonctionne pas
mais via l'autre je pense que j'ai vu la page en question
c'est un mode de vie bien "romanesque" et étrange qui mérite bien ce "feuilleton"
Merci Claudie, je viens de corriger.
SupprimerCes insectes m'étonnent et sont fascinants bien que peu spectaculaires!
fascinante cette histoire...et amusante en imaginant un escargot jouant au cheval sauvage... par contre pas bon pour cet hiver si les insectes se cachent aussi tôt!
RépondreSupprimerJe mes suis aussi interrogée sur cette mise à l'abri plus précoce! Bon , il n'a sans doute pas son diplôme d'ingénieur météorologue et il peut se tromper!
SupprimerArticle très intéressant,
RépondreSupprimerjamais vu la larve, ni le coléoptère!
Reportage passionnant comme d'habitude !
RépondreSupprimerCdlt,
Jma
génial, faudrait que tu la filme !!
RépondreSupprimerHihihi!
RépondreSupprimerJ'adore ces observations-là!
Tu pourrais en faire des BD tellement c'est vivant et passionnant!
Pour un article sans photos, c'est pas mal! LOL!
En fait l'escargot lui a servi pour la coquille mais aussi comme dernier repas avant la grande hibernation... début septembre, ça fait long d'ici le printemps!
On peut en effet se poser des questions quant à l'hiver qui nous attend, les oiseaux aussi ont commencé leur migration assez tôt...
Bises et bonne journée, Lucie!
Encore un article bien instructif ! Que les insectes sont ingénieux ! Le gîte et le couvert ! Par contre, voir la larve extirper l'escargot de sa coquille et s'en repaître, ça ne doit pas être bien ragoûtant... Très bonne journée :)
RépondreSupprimerVoilà un reportage passionnant dont j'étais loin d'imaginer le scénario. Il est vrai que j'ignorais tout des protagonistes jusqu'ici.
RépondreSupprimerMalin et vorace l'animal !
RépondreSupprimerDe quoi rehausser le blason des larves, généralement admises comme fainéantes et inaccomplies.
C'est un tel plaisir de lire ces observations... et la seconde image me fait penser à un cerf (les bois du cerf.)
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