Quand je travaille au jardin j’ai pour habitude d’observer
tous les petits insectes qui croisent mon chemin. Ainsi à l’automne j’ai trouvé
sous des feuilles mortes un cocon. Il me semblait en bonne forme, je l’ai ainsi
mis à l’abri dans une boite que j’ai entreposée sur la terrasse. Boite
fermée par un couvercle transparent.
Ainsi tout l’hiver j’ai vu qu’il ne se passait rien, mais que
le cocon était toujours de la même forme.
Calliteara pudibunda nouveau-né |
Avec la chaleur de ces derniers jours j’ai regardé très
régulièrement le contenu de ma boite. Et hier, agrippé au bord, j’ai vu que tout
s’était bien passé pour l’habitant de mon cocon. Un joli papillon était né !
C’est toujours avec une certaine émotion que je regarde qui
a ainsi choisi mon jardin pour y vivre !
Position qui lui vaut son nom de Pattes étendues |
Le papillon ne mesure que 3 à4 cm de longueur et ses couleurs
ne sont pas extraordinaires à première vue.
Mais comme vous le savez, tout est toujours dans le détail chez
ces êtres miniatures !
Détail de la pilosité du dos de la Pudibonde |
Sa position d’abord, les pattes avant gentiment étendues devant
lui, je vois d’abord son abondante toison. Des longs poils dans des nuances de
gris avec une grosse série noire sur le dos du pronotum. D’ailleurs on a du mal
à distinguer tête et pronotum tant ses poils cachent le corps. Cette position
des pattes lui a valu le nom vernaculaire de Patte étendue !Autrement aussi nommée la Pudibonde, cette fois-ci dérivé de son nom scientifique Calliteara pudibunda, aujourd'hui nommée Elkneria pudibunda.
Coucou, juste une antenne! |
Comme c’est un gentil papillon il est resté posé sans
chercher à s’envoler. J’ai pu ainsi le photographier un peu sous tous les
angles. Ce qui n’était pas visible au départ ce sont ses antennes.
Et elles sont fantastiques. C’est une des caractéristiques de
ces papillons, le mâle présente des antennes pennées de grande taille.
En voici deux qui caractérisent les mâles! |
Antennes que mon joli mâle range soigneusement au repos le
long de son corps, mais un peu chatouillé, il n’a pas rechigné à les étaler !
Je trouve ces antennes magnifiques. On aperçoit aussi ses gros yeux qui doivent
lui servir la nuit car le jour il est en principe au repos, collé contre un tronc d’arbre.
De stupéfiantes antennes , n'est-ce pas? |
La Pudibonde ne mange pas au stade adulte, elle ne possède
qu’une trompe atrophiée. L’adulte est simplement là pour se reproduire. La chenille, que je regrette de ne pas avoir vue, elle doit être dans le jardin puisque
j’y ai trouvé le cocon, est polyphage, elle consomme des feuilles de divers
arbres :bouleau , peuplier, orme , noisetier, rosier et chêne. Seules les 3
derniers sont présents dans mon jardin, c’est ce qui explique sa présence car ce
papillon est visible partout en Europe et
de préférence à proximité de ces arbres.
Le cocon de soie qui contenait la chrysalide. |
D’habitude le papillon émerge au mois
de mai, le fait d’être bien protégé et la chaleur de ces derniers jours, aura
sans doute hâté l’éclosion de mon specimen.
Détail de l'enveloppe de la chrysalide avec ses longs poils, souvenirs de la chenille. |
Le cocon qui contenait le papillon est fait de soie et sur l’enveloppe
de la chrysalide on retrouve des poils de la chenille.C’est dire si elle devait
être bien poilue !
J’espère bien la voir un de ces jours !