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mardi 4 octobre 2011

Le Grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis


Le plus petit de nos canards plongeurs( 200gr en moyenne) se rencontre un peu partout en France sur des étangs, des plans d’eaux de tailles diverses mais relativement tranquilles.
Grèbe castagneux adulte en plumage nuptial.

Nous avons eu la chance de rencontrer deux couples qui avaient choisis de nicher sur ce petit étang de moyenne montagne dans notre arrière- pays. C’est un étang géré par une association de pêche et le Conseil général, associé à la commune locale y préserve un espace nature très sympathique.

Au printemps les pêcheurs nous avaient avertis de la présence de nids dans les roseaux .Mais je n’avais pas cherché à les voir, de toute manière la végétation trop dense était un bon obstacle, inutile de déranger les oiseaux.
Adulte poursuivi par un juvénile "quémandeur"

Au mois de juillet nous avons alors pu voir les adultes et les jeunes et quelques scènes amusantes.

Le castagneux est vraiment un canard plongeur, il passe une grande partie de son temps à chercher de la nourriture au fond de l’eau. Je suis toujours surprise de la durée de son maintien sous l’eau .Et le suspense consiste toujours à savoir où il va refaire surface.

La nage sur l’eau est aussi rapide, ses pattes palmées font des pagaies efficaces !

"J'ai faim et je ne te lâcherai pas!"

Les jeunes que j’ai vus étaient déjà de belle taille, presque aussi gros que l’adulte. Mais la coloration est bien différente.
Le poisson arrive!

L’adulte surtout en plumage nuptial se reconnaît à cette tache blanche à la commissure du bec, à la tête brun sombre et aux joues et au cou, roux.
Transmission du poisson sous l'eau

Ce sont les relations adultes juvéniles que j’ai eu le plaisir d’observer pendant de longs moments.
Portrait d'un juvénile Grèbe castagneux

La nourriture principale de ce canard est formée de petits poissons, mais aussi de larves aquatiques et même d’insectes. L’adulte pêche et il faut parfois plusieurs plongées pour attraper un poisson. Pendant cette activité le jeune est prié de se tenir à l’écart. J’ai ainsi vu à plusieurs occasions un jeune qui sans doute avait faim ou bien s’ennuyait tout seul sur son coin d’étang à 20 mètres de l’un de ses parents, se rapprocher de ce dernier ! La réaction était immédiate : une bonne rouste, eh oui, un coup de bec et un plongeon sous l’eau. Le jeune était prié de laisser papa ou maman tranquille, la pêche est un exercice sérieux. D’ailleurs il s’en retournait vite dans son coin ! D’où il ne cessait d’appeler son parent « Bi bi Bip » ! Souvent à la seconde remontrance il avait compris qu’il devait aussi se taire ! Et le silence régnait sur l’étang pendant quelques minutes !
Grèbe castagneux juvénile.

Et enfin quand l’adulte avait décidé que le poisson pêché était destiné à son rejeton, il l’appelait « Biip », un seul cri. Alors adulte et jeune nageaient l’un vers l’autre, l’adulte plongeant parfois le poisson dans l’eau ou le secouant pour qu’il ne s’agite pas trop. Le jeune arrivait à toute allure et la remise se faisait sous l’eau ! Eh oui, les poissons on les prend dans l’eau et ensuite on avale le tout vite fait !
Juvénile en fin d'été : les couleurs ressemblent déjà à l'adulte

Nous sommes retournés il y a peu à cet étang et notre surprise fut de voir encore un jeune grèbe qui semblait bien petit. Apparemment il s’agissait d’une ponte tardive. D’habitude les grèbes arrivent à élever jusqu’à 4 jeunes, mais là l’étang est facile d’accès et les prédateurs terrestres ou autres semblent nombreux. Le jeune que nous avions vu en juillet était lui bien grand et assez dégourdi bien que de temps en temps il soit encore nourri par un adulte. Il passait beaucoup de temps à pêcher mais je ne lui ai pas vu de poisson dans le bec. Peut- être se contentait-il de toutes petites proies trouvées sous ce banc de végétation qui envahit petit à petit l’étang.
Grèbe castagneux adulte

Cet automne aux allures d’été, aura sans doute été favorable aux oiseaux. J’espère bien qu’ainsi la population de Grèbes castagneux se maintiendra sur ce petit étang pour notre plaisir à tous !

10 commentaires:

  1. Je n'ai jamais observé ce grèbe, merci pour ton reportage très intéressant!

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  2. Quel plaisir de pouvoir observer ces grèbes castagneux et de nous donner la description de ces canards lorsqu'ils plongent pour trouver leur nourriture.
    Bises

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  3. Bonsoir Lucie,
    Voila un petit être très difficile à photographier car, comme tu le dis, il est souvent sous l'eau et adore également les petites écrevisses.
    Je n'ai pas eu la chance de voir des jeunes cette année, tu effaces ma frustration.
    Bonne continuation !

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    1. Si vous voulez en voir, il y en a une dizaine ( peut-être plus ) , adultes et juvéniles sur le lac du Miramar ( thalassothérapie ) au port du Crouesty à Arzon.
      Nous sommes en vacances juste à côté et nous pouvons les voir tous les jours.

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  4. Ah oui, je souhaite aussi que cette espèce s'installe pour de bon sur ce plan d'eau!
    Ils sont superbes et leur vie semble bien codée!!
    Bravo pour cet article ornitho qui donne des infos intéressantes et nous permet de voir tes belles photos!
    Un vrai régal!
    Bises à vous 2 et bonne journée!

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  5. Suis très très jalou ;-) Je ne l'ai jamais vu en France, seulement au Maroc... Va falooir que je rem´die a ca ;-) Superbe reportage encore une fois Lucis et les photos adultes-jeunes sont superbes!

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  6. changement de décor avec les grèbes, magnifique reportage sur les punaises, quelle énergie pour un repas, c'est "tien bon" et "lâche pas" (pour le surnom des punaises;)

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  7. de fameux plongeurs et pêcheurs et quelle chance de pouvoir les observer. Peut-être si on enlève chez nous toutes les oies et canards il restera un grèbe à observer à loisir...!
    Bon dimanche Lucie dans ce beau sud bien chaud.

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  8. bonjour,j'ai la chance d'observer ces Grebes castagneux tous les jours depuis mon poste de travail sur la riviere : le Doubs. il y a deux couples et une dizaine de petits
    j'aimerai savoir quel surnom on leur donne selon la region si il en porte un bien sur

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    1. Bravo pour avoir cette présence sur le Doubs.
      Mais je ne connais pas les noms régionaux que porte ce joli palmipède!

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