Pages

jeudi 21 avril 2011

Drilus flavescens : à peine née et déjà mariée.

Sous ce titre provocateur, une réalité. J’en suis encore toute étonnée. Souvenez- vous à l’automne je vous ai présenté la larve et son installation dans la coquille de l’escargot (qui a été consommé). C’était le 3 octobre et les évènements que je raconte se sont passés le 17 avril.

On va scinder ce récit en deux parties :

1° ) L’émergence de la femelle.


Pendant tout ce temps jusqu’à ce dimanche 17 avril , rien n’a bougé. La larve est restée à l’intérieur de la coquille. Régulièrement j’ai un peu humidifié la terre en fonction des pluies qui tombaient sur le jardin.
Dimanche matin je regarde et tout est sans changement. L’après- midi, comme il commence à faire chaud sur la terrasse, j’arrose mes plantes et je m’apprête à faire une brumisation dans le bac à Drilus.
La femelle émerge de la coquille qui l'a abrité et qui a été le théâtre de sa métamorphose

Surprise, voilà une bestiole qui sort de sa coquille. Je vais chercher mon appareil, je photographie l’insecte. Il s’agit bien d’une femelle aptère de Drilus flavescens. Elle a 3 paires de pattes et de vrais yeux surmontés d’antennes, et surtout un long corps mou. Elle est très mobile, ses antennes sans cesse en mouvement. Rapidement elle sort de la coquille qui l’a abrité tout l’hiver. Antennes au vent elle avance avec ses toutes petites pattes et se déplace sur la terre.C'est bien un insecte adulte qui émerge.


Je fais part de cette naissance à mon mari et je réfléchis à ce que va devenir cette femelle sur ma terrasse, loin des siens ! Je m'inquiète un peu, car d’habitude je vois des mâles au jardin, mais seulement au mois de mai.


2°) La rencontre
Et je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Moins d’une demie- heure après avoir rendue sa naissance officielle, voilà qu’un atterrissage se fait à l’angle de la terrasse.

Le mâle accomplit le rôle que la nature lui a dévolu
Cette terrasse est au premier étage, donc au-dessus du jardin et de sa prairie. Qui atterrit donc ? Eh bien je n’en ai pas cru mes yeux ! Un jeune mâle de Drilus flavescens. Eh oui, la jeune femelle a émis ses messages chimiques et les récepteurs du mâle ont trouvé le chemin jusqu’à elle.
On se rend bien compte de la différence de taille
Le jeune mâle n’a pas eu le temps de faire sa toilette, il est couvert de grains de pollen. Sans doute se promenait –il dans une fleur en train de se restaurer quand le message de la jeune beauté nouvelle- née lui est parvenu.
Pas question pour le mâle Drilus flavescens d'imposer la direction!
Le mariage a été rapidement consommé. Ces deux insectes si dissemblables ont joué chacun le rôle que la nature  leur a attribué.Le mâle est un joli coléoptère avec des élytres couvertes de cette pubescence dorée qui lui donne son nom. Il vole très bien. 

Bon, pour moi ce fut une séance franchement rigolote !

Une fois arrimé à la femelle par question pour le mâle de s’échapper .La dame, eh oui, elle ne restât demoiselle que moins d’une heure, le tirait après elle comme un appendice encombrant mais indispensable. Quand elle s’arrêtait, le pauvre essayait de reprendre un peu le cours de son existence. Il a réussi à se faire transporter sur quelques centimètres mais très vite madame reprit les commandes !! Pour les besoins de la photo j’ai fait glisser cet étrange couple sur une feuille de papier posée sur le sol. Ce fut pire que tout. La femelle a accéléré le mouvement, bien sûr, elle cherchait un milieu plus adapté. En fait elle voulait de la terre meuble ! Vite ils sont remis dans leur bac à sable ! C’est là que je me suis rendue compte qu’elle était toute molle.
Ainsi alignés , voici Drilus flavescens mâle en haut , la femelle en bas.

Après cet accouplement qui a duré plus d’une demie heure, le mâle a été libéré et la dame s’est enfouie dans le bac de terre sur lequel elle a passé l’hiver. Maintenant elle doit pondre. Je surveillerai ce qui se passe dans ce bac.

Voici les publications précédentes liées à cet insecte étonnant.

9 commentaires:

  1. Ton reportage est formidable et captivant!

    RépondreSupprimer
  2. Photos étonnantes. Je suis surpris que le mâle et la femelle soient tellement différents. Diane

    RépondreSupprimer
  3. vraiment interessant ce dismorphisme entre le male et la femelle ,monsieur ne se fis donc qu'a l'odeur et non aux apparence ,l'homme a des leçons de tolérence a prendre , quoique l'odeur , enfin bon passons :)
    bon encore un episode de passé , j'espére que tu va pouvoir faire la boucle de leur vie en entier jusqu'a la l'accouplement de leur descendance

    RépondreSupprimer
  4. Absolument passionnant ! Merci.

    RépondreSupprimer
  5. Bravo!
    Voilà une affaire qui a bien marché jusqu'au bout! :)
    Ce dimorphisme est le même que chez le ver luisant, mais je n'ai pas pris la peine de mettre ma femelle dans un bac à terre!!
    Je suppose qu'une fois qu'elle aura pondu, elle mourra... Les larves vont-elles alors se nourrir de la mère décédée, avant de chercher une coquille pour passer le prochain hiver?!!
    Tant de questions se posent!
    Bizzz et bonne journée, Lucie!

    RépondreSupprimer
  6. Ouah ebn dis moi ils sont rapides ces mâles ;-) C'est encore une fois une superbe observation et un superbe reportage Lucie. Bravo... Je ne connaissais pas du tout l'aspect de ces insectes, maintenant si. Les photos sont également superbes!

    RépondreSupprimer
  7. Un reportage surprenant ! On voit que la nature est bien faite !

    Cdt,
    Jma

    RépondreSupprimer
  8. Passionnant, je ne savais pas son mode de reproduction, merci Lucie

    RépondreSupprimer

Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.