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lundi 31 janvier 2022

Thecla betulae, Thécla du bouleau, Porte-Queue à bandes fauves

 

Voici un joli papillon qui dort sur mon ordi depuis un certain temps.

Thecla betulae , se nourrissant


Il est facile à séparer des autres sa famille par ses couleurs. C’est un Lycaenidae, plus spécifiquement un Thécla,  ces petits papillons qui ne montrent que très rarement le dos de leurs belles ailes. C’est donc par les dessins du verso de leurs ailes ( plus souvent celui de l’aile postérieure) qu’on les identifie.

La zone orangée encadrée de traits blancs et noirs


Et celui-ci ne permet pas de se tromper ! Le dessous des ailes est très caractéristique, semblable chez les  deux sexes. Il présente un belle bande orangée encadrée de  deux fines lignes blanches bordées de noir.

Détail des ailes

Les œufs sont pondus de façon isolée sur les rameaux ou les bourgeons de Prunelier. Malgré son nom français, le bouleau n'est pas sa plante  hôte. La chenille est visible entre avril et juillet, sur les feuilles dont elles se nourrissent. C'est l'œuf qui passe l'hiver.

La chrysalide est soignée par les fourmis Lasius niger.

Là où je l'ai rencontré, il n'y avait pas de bouleau à l'horizon.

 La période de vol des imagos s'étale de juillet à octobre en une seule génération. 

Pour avoir une idée du mode de développement des papillons de la famille on peut relire un ancien  message consacré au Thécla de l'yeuse

 

Au repos!

On peut le voir partout en Europe, de fin juillet à octobre. Mes photos ont été faites début août, le papillon est encore tout "neuf", les ailes en parfait état.

Un lien très bien fait qui permet de différencier les différentes espèces de Thécla

mardi 25 janvier 2022

Chrysobothris affinis, Chrysobothre ressemblant, un Bupreste ponctué en rose !


 

En collectant ce joli coléoptère avec ses gros  points roses dorés sous le chêne, je pensais trouver rapidement son identité. Pour arriver au genre ce fut facile, le différencier de 2 autres espèces voisines fut plus long!

Chrysobothris affinis*


Les Buprestes ont des antennes de 11 articles , le 2eme étant généralement le plus court et les articles sont en dents de scies à partir du 4-5eme.

La tête est courte , enfoncée dans le prothorax, jusqu’aux yeux, grands…

Détail des antennes et de la tête*


Pour les différencier selon les familles voici ce qu’il faut voir:

  • le scutellum : visible oui pour notre sujet(2)
  • les ongles simples
Des ongles clairs*




  • l’écusson(2) ,n’est pas ovale avec une pointe s’insérant entre les élytres
  • la base du pronotum est sinueuse, la taille inférieures à 20mm

Détails à observer*


  • les fémurs antérieurs sont renflés(1), l’arête antérieure anguleuse et denticulée, les tibias antérieurs et médians arquées,
  •  le dernier sternite échancré (photo ci-dessous)
    Le dernier sternite échancré et acuminé*

Nous voici dans la sous famille des Chrysobothrinae.

Il n’y a en Europe que 3 espèces.

Environ 12 mm pour le sujet observé*


Pour les différencier voici un moyen relativement simple en regardant leur pronotum et les élytres:

  • s'il est beaucoup plus large que long ce qui est visiblement le cas ici, il s'agit de Chrysobothris affinis.De plus il n'y a pas un large sillon au milieu comme chez C. chrysostigma
  • la couleur verdâtre  du scutellum (2)oriente aussi vers cette espèce.
  • L'impression sur l'élytre a presque la forme d'un gros point mais n'a pas la largeur de 2 intervalles comme C. solieri
L'insecte mesure entre  10,5 et 14,5cm, la larve se développe dans les chênes mais aussi d'autres feuillus. Il est commun en France et on le rencontre d'avril à août jusqu'au sud de la Seine.

Infos extraite de : Gaëtan du Chatenet, Coléoptères phytophages d'Europe
* Images grossies 3 fois

samedi 15 janvier 2022

Dieckmanniellus nitidulus : petit charançon qui aime la salicaire

 

Voici un tout petit insecte, il fait moins de 2 mm. Ce petit coléoptère fait partie de la grande famille des charançons. Ils sont toujours difficiles à identifier, mais quelques grandes familles se reconnaissent à la vue de quelques marqueurs : la forme générale, celle du  rostre, des antennes (coudées ou non), des pattes avec épines ou  non, de la forme des ongles etc..

Dieckmanniellus nitidulus est manipulé avec  mon pinceau tant il est petit.*


Ce petit sujet a les antennes coudées, avec une massue de 3 articles, le pronotum à la base aussi large que les élytres, puis fortement rétréci vers l’avant.

Un autre détail qui dans son cas à de l’importance, je l’ai trouvé sur la salicaire. Or les Nanophyidae, sa famille, sont inféodés à cette plante.

La minuscule patte agrandie pour voir les 2 ongles soudés*


Pour avancer dans la détermination, il faut regarder les ongles de ces ce minuscules charançons : on y voit que la patte se termine  par 2 ongles « soudés » jusqu’à plus de la moitié de leur longueur.

Autres détails :

  •  la base du rostre est fortement carénée
Un rostre caréné , des fémurs avec deux petites dents*


  • Les fémurs portent deux petites dents, on les voit bien sur la photo de face.

 A l’ensemble de ces caractères  il faut ajouter la couleur :

  • extrémité du rostre et tête noirs ;
  • une tache noire sur la suture en avant du milieu
Le dessous du corps noir*


  • de longues soies blondes, plus serrées sur la tête, on les voit bien sur le dessous, les pattes. Sur le pronotum et les élytres elles forment deux fascies
De longues soies claires sur la tête*


  • la massue de 3 articles : les deux premiers transverses, le dernier pointu est 2 fois plus long que large
Une massue antennaire avec 3 articles bien distincts*


Voici les principaux détails qui décrivent Dieckmanniellus nitidulus. Il existe des variantes dans les couleurs surtout. Le charançon vit sur les Lythrum, salicaria chez nous mais plus fréquemment L hyssopifolia.

Les larves se développent dans les tiges. On voit l’adulte d’avril à septembre, ensuite il hiverne.

Informations issues de : Gaëtan du Chatenet : Coléoptères phytophages d’Europe, tome 3

*Photos grandies 3 fois

 

samedi 8 janvier 2022

Osmia bicornis, (anciennement Osmia rufa) ou l'Osmie rousse, mâle et femelle

 

J’observe les abeilles solitaires depuis de nombreuses années et l’une des espèces printanières , l’Osmie  cornue a fait l’objet de plusieurs billets. Petit à petit je me suis intéressée à d’autres espèces et quand je voyais une abeille ressemblant à l’Osmie cornue, je passais mon chemin. C’est ainsi que j’ai raté la présence d’une autre Osmie lui ressemblant:l’Osmie bicornis (anciennement O. rufa).

Osmia bicornis mâle

 

Le printemps dernier fut l’occasion de la rechercher un peu mieux parmi les nombreux butineurs qui se sont régalés sur les fleurs de la consoude officinale ou de l’ajuga reptens qui proposaient un véritable festin à de nombreux insectes !


Osmia bicornis femelle


Osmie bicornis est une abeille printanière, mais elle est un peu plus tardive qu’O. cornuta et au mois d’avril et de mai, les deux espèces cohabitent.


Cependant certains critères visibles aident à les différencier :

  • Les femelles : les 2 espèces sont porteuses de petites cornes sur la face : ces excroissances sont parfois cachées par la pilosité de la face.
    Osmia bicornis femelle sur fleur de consoude officinale
  • Il faut regarder l’abdomen .O. cornuta l’a complètement roux, tandis que bicornis a les derniers segments noirs.
A gauche la bien connue O. cornuta, à droite O.bicornis.


Le thorax de  O.cornuta est recouvert de poils noirs, beige pour  O.bicornis


Le mâle a les articles des antennes beaucoup plus longues que larges, les poils du front sont jaunes (blancs pour O. cornuta)

Comparaison entre les 2 mâles 

 

Détail de l'antenne de l'Osmie bicornis mâle : on compte 13 articles et ils sont plus de 2 fois aussi longs que larges


Petit rappel : les Osmies présentent 2 cellules cubitales 
à l’aile antérieure et un pulvillus entre les griffes.

Détail des cellules cubitales à l'aile antérieure

  

Osmie bicornis mâle sur la toise


Cette photo qui présente un mâle sur la toise(13mm environ) permet de distinguer des parasites, des acariens  qui peu nombreux ne sont pas une gêne, mais parfois leur grand nombre empêche l’abeille  de voler.

Acariens sur l'abeille


Les autres petits points sont des grains de pollen dont la couleur , et la taille, la forme…varient en fonction de la plante butinée.

Autre matériau transporté: des grains de pollen qui iront se poser sur une autre plante


C’est une abeille répandue dans toute l’Europe. La femelle butine sur de nombreuses variétés de fleurs, vole de mars à juin , ici c’est début mai que je la rencontre.

Une belle abeille qui participe à la pollinisation de nos plantes! Merci!