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lundi 28 novembre 2016

Rhyzobius forestieri et Rhyzobius lophanthae : deux (coccinelles) australiennes dans le jardin !

Hier, quand comme à mon habitude j’ai observé les visiteurs de l’arbousier, j’y ai trouvé un tout petit coléoptère. Si petit, que j’ai renoncé à le photographier au 100mm. J’ai prélevé la petite inflorescence séchée sur laquelle il était et je me suis installée sur ma  table et un objectif qui grossit davantage.
Rhyzobius lophanthae, coccinelle australienne noire avec une pilosité double, blanche.*

C’est ainsi que j’ai reconnu cette petite coccinelle.
Rhyzobius lophanthae mesure moins de 3mm. Cette coccinelle  présente une belle pilosité. Il existe bien des coccinelles de couleurs noires mais peu sont si poilues.
Rhyzobius lophanthae, un dessous rouge, finement poilu.*

  Sa pilosité est vraiment importante : on y voit donc  des poils partout, la tête, le pronotum et les élytres. C’est sur  ces derniers que les détails remarquables sont à noter :il y a des poils courts, couchés,  disposés de manière «  tourbillonnante » et des poils bien plus longs, dressés en particulier au bord des élytres.
Rhyzobius lophanthae, avec ses poils dressés*


La tête, les antennes, les palpes sont roux, ainsi que le pronotum et les pattes, mais les élytres sont noirs.Un détail à noter: la longueur des antennes, elles sont plus longues que celles d'autres coccinelles avec lesquelles on peut la confondre.
Rhyzobius lophanthae, la tentative de "redressage" montre les élytres et les ailes membraneuses.*

Cette petite coccinelle est originaire d’Australie,  elle est utile  et utilisée pour limiter la population de cochenilles en particulier. Elle et ses larves sont réputées voraces et  se nourrissant de cochenilles diverses et sous leurs diverses formes(œufs, larves, adultes).
Rhyzobius lophanthae, sur une feuille cherchant de quoi se nourrir.*

Voici un lien renvoyant vers un site  commercial américain qui présente la coccinelle  et son intérêt:
Cette coccinelle a été signalée en France dans bien des départements et jusqu'au nord de la Seine. C'est vrai que petite et discrète, souvent en dessous des feuilles, elle est peu voyante.

Voici maintenant la deuxième australienne qui est dans le jardin. La rencontre  avec Rhyzobius forestieri date cette fois du printemps de l’an passé.

Rhyzobius forestieri, coccinelle australienne, sur une branche de noisetier.

 Tout aussi poilue et cette fois-ci toute noire des élytres à la tête, excepté l’abdomen rouge. Il faut d’ailleurs la photographier sur le dos pour le voir.
Rhyzobius forestieri,  noire avec un abdomen rouge.*

 On voit aussi sur certaines images que si elles sont bien rondes ces petites coccinelles  de 3mm ont les épaules bien marquées .
Rhyzobius forestieri, noire avec une abondante pilosité blanche.*

Cette australienne semble avoir essaimé dans presque tout le pays à partir d’une introduction dans un verger d’agrumes sur l’île de Porquerolles en  1986.
Rhyzobius forestieri,nettoyeuse de feuilles!*

Elle a été introduite en France à partir d'une souche acquise en Californie. L'introduction semble unique : verger de clémentiniers sur l'île de Porquerolles dans le Var en 1986 : IPERTI G., GIUGE L. & ROGER J-P., 1989. – Installation de Rhyzobius forestieri (Col. Coccinellidae) sur l’Ile de Porquerolles. Entomophaga, 34 (3) : 365-372.
Comme la précédente, elle consomme des pucerons et cochenilles . Ce qui la rend utile dans un verger.Et elle est vendue pour la lutte biologique.
Dans nos régions  au climat doux, ces coccinelles sont actives toute l'année.

Comment ces coccinelles se sont elles ainsi disséminées chez nous? Tout simplement en volant! Les ailes servent à cela. D'autre part, ne pas oublier que nous voyageons, les plantes voyagent et avec elles les petits insectes !
Pour qui veut en savoir davantage, un très bon article dans la revue, Harmonia,numéro 4 en téléchargement  disponible sur le net.
*Photo grossies 3 à 5 fois.

jeudi 24 novembre 2016

Callimus abdominalis , Callime à abdomen rouge, mâle et femelle.

C’est un coléoptère que j’ai trouvé au début du mois d’avril dans la végétation du jardin.J’ai hésité entre deux déterminations.
Callimus abdominalis, femelle.

Puis vers la fin du mois j’ai trouvé  un couple.
Callimus abdominalis, couple, femelle, plus grande et colorée, à droite.

Et cette découverte sera déterminante. C’est en effet ce dimorphisme entre mâle et femelle qui  me permet de mettre un nom sur l’espèce en écartant les coléoptères ressemblants.
 Nous voici en présence de Callimus abdominalis, coléoptère de 7 à 9mm, donné pour très  rare en France et que l’on rencontre essentiellement dans la zone méditerranéenne, mais aussi dans le sud ouest, dans les Landes.
 
Callimus abdominalis,femelle,  élytres légèrement déhiscents et longue pilosité.
La femelle que j’ai trouvée en premier est un peu plus grande que le mâle, et aussi plus colorée :
  •           Son pronotum et son abdomen sont  rouges

Callimus abdominalis, mâle , pronotum et abdomen noirs

Le mâle  présente
  •  un  pronotum et un abdomen noirs.

Les têtes et les antennes, les pattes sont noires chez les deux .Les élytres sont bleu ou vert métallique.
Caractéristiques des Cerambycinae les yeux sont fortement découpés pour y laisser l’insertion des antennes.
Callimus abdominalis, détail des yeux échancrés. Noter le reste du repas entre les mandibules.

Autres détails à noter 
  • le dessus présente de longues soies, bien visibles sur les images,
  •  les élytres sont fortement ponctués et légèrement déhiscents (certaines vues latérales permettent de voir leur rétrécissement latéral dans la deuxième moitié )

Callimus abdominalis, mâle ,se nettoyant les antennes

 Autre détail visible à l’œil nu :
  •  le pronotum porte  deux bosses bien rondes .

Callimus abdominalis,couple aux couleurs contrastées.


J’ai vu ces Callimus abdominalis au mois d’avril, Gaëtan du Chatenet dans Coléoptères phytophages d’Europe les cite du mois de mai et juin.
 Ce sont des insectes printaniers que l’on trouve sur les aubépines, les sorbiers en fleurs et les ombelles des cerfeuils. 
La larve se développe dans le bois mort des  feuillus (Quercus, Acer, Ostrya, Castanea .....).

mardi 15 novembre 2016

Anthocoris nemoralis, encore une punaise amie du jardinier !

Cette petite punaise, elle fait entre 4 et 5mm, se trouvait sur de vieilles fleurs d’Eupatoire chanvrine, qui pousse sous une rangée d’arbres.
J’ai eu un peu de mal à savoir dans quelle famille la ranger. Son cuneus m’a orienté en premier lieu dans la famille des Miriadae. Ayant passé en revue toutes les photos du site insecte.org qui les présente, j’ai bien dû chercher ailleurs.
Anthocoris nemoralis*

C’est ainsi que je suis arrivée à la famille des Anthocoridae, bien moins nombreuse que celle des Miriadae.
Anthocoris nemoralis, mesure moins de 5mm*

Ensuite toujours avec les photos du site et un livre de la Faune de France disponible sur le net :
Hemiptères, Anthocoridae, Cimicidae, Microphysidae, par Jean Péricart j’ai trouvé le nom et quelques renseignements concernant cette petite punaise.
Anthocoris nemoralis, un rostre court , de 3 articles*

Anthocoris nemoralis
  • Son rostre compte 3 articles.
Anthocoris nemoralis, ocelle et détails des antennes de 4 articles*

  • Ses antennes 4 articles de couleur sombre, brune ou noirâtre, avec la base et l’extrémité du second article clair, ainsi que l’extrémité du 3ème
  •   Son pronotum au collet bien délimité.
Anthocoris nemoralis, hémélytres avec un cuneus*

 Les hémélytres sont très importants à observer :
1.       on y voit un cuneus (partie triangulaire apparaissant distincte dans la zone sclérifiée de l’hémélytre)

Anthocoris nemoralis, détail des  hémélytres:1:clavus;2:endocorie ;3:exocorie;4:cuneus.*

2.        les hémélytres  sont mats, sauf l'exocorie et le cuneus brillants, une  fine pubescence claire semi-dressée recouvre l’ensemble
3.       la membrane des hémélytres est  brunâtre avec une tache basale et deux latérales blanches, pouvant confluer en délimitant des taches brunes diversement découpées.
4.       clavus mat, roussâtre au milieu, plus ou moins rembruni ailleurs.

Anthocoris nemoralis, petite punaise discrète et bien utile.*


Elle présente souvent deux générations par an, les adultes hivernent.
L’insecte vit souvent dans les arbres, essentiellement des feuillus où les psylles, pucerons et chenilles de petits papillons servent de nourriture.
C'est en cela que c'est un auxiliaire du jardinier.Et elle est vendue dans le cadre de la lutte biologique contre pucerons et acariens pour protéger les arbres fruitiers.
Vous trouverez des liens en tapant son nom sur le web.

*images grossies 3 fois 

mercredi 9 novembre 2016

Clanoptilus rufus, coléoptère aux couleurs bien voyantes.


Rouge et noir, ce petit coléoptère est bien visible sur les herbes vertes au printemps. Mais c’est sa taille moins de 1cm et sa tendance à rester à l’intérieur des herbes qui le rend plus difficile à apercevoir.
Clanoptilus rufus, femelle

J’en vois depuis plusieurs années toujours au moins un exemplaire printanier dans mon jardin Je n’ai vu que des  femelles et toujours quand elles se promènent en hauteur sur les herbes.
Clanoptilus rufus, femelle, vue de l'abdomen  rouge avec des marques noires

Clanoptilus rufus se reconnaît à plusieurs détails et permet d’éviter la confusion avec un autre insecte lui ressemblant Anthocomus rufus.

Tous deux portent le qualificatif de rufus, ils sont en effet tous les deux rouges mais voici les détails à observer :
Clanoptilus rufus, femelle, vue dorsale
  • ·         la taille : Clanoptilus rufus environ 8mm (Anthocomus rufus : 4-5mm)
  • ·         le pronotum : la plus grande largeur se trouve vers le milieu pour Clanoptilus rufus ( vers l’avant pour Anthocomus rufus)

Clanoptilus rufus, vue de la face couleur ivoire

  • ·         la tache sombre, verte tirant sur le noir : chez Clanoptilus rufus , elle n’atteint pas le rebord antérieur du pronotum( chez Anthocomus rufus oui)
  • ·         L’apex des élytres est arrondie pour Clanoptilus rufus en sachant que pour les mâles, cet apex est  « déformé », mais chez Anthocomus rufus , les élytres sont davantage en pointe.

  • ·         On voit bien sur ces même élytres, des poils noirs dressés.
Clanoptilus rufus femelle se promenant sur une feuille de cirse


  • Comment vit cet insecte ? C’est un polyphage qui se nourrit tantôt de pollen, mais aussi de petits pucerons ou même de cadavres de petits insectes..

D’ailleurs ces belles mandibules couleur ivoire semblent à même de croquer bien  des carapaces.

Clanoptilus rufus vue de la tête*

Je les ai rencontré dans les herbes, et une des images montre une femelle avec son ovopositeur sorti, je suppose qu’elle pond dans les inflorescences de cette herbe.
Clanoptilus rufus femelle en ponte

Les larves se développent au pied des herbes.
Je n’ai vu ces insectes qu’au printemps, essentiellement au mois de mai. Je suppose qu’il n’y a qu’une génération par an.

Clanoptilus rufus femelle détail de la tête, avec une pilosité blonde*

Cette espèce est donnée  du Midi, des coteaux secs. La partie de mon jardin où je les vois est bien orientée au soleil mais ce n’est pas la partie la plus sèche, la présence d’herbes assez hautes y maintient une petite humidité surtout matinale.
*images grossies 3 fois

vendredi 4 novembre 2016

L'Arbousier, Arbustus unedo, offre gîte et couvert à de nombreux invités.


Fin octobre, il reste peu de fleurs au jardin. C’est dire si les butineurs apprécient celles offertes par un arbuste méditerranéen : l’arbousier.

Arbustus unedo offre asile et nourriture à beaucoup de visiteurs.
Gonocerus insidiator, toujours présent sur l'arbousier.

J’avais déjà présenté ce méditerranéen que j’aime beaucoup en 2010 lorsque je parlais de la punaise Gonocerus insidiator qui y loge toute l’année !

Chenille de Charaxes jasius, bien loin de sa taille définitive, il faudra attendre le printemps pour qu'elle se transforme!

Mais c’est surtout la chenille du Pacha à deux queues, Charaxes jasius que j’y cherchais et que j’ai trouvé enfin , en 2013. Et depuis j’y trouve au moins un exemplaire soit en automne, pour éclore au printemps ou en été pour la génération de fin d'été qui se développe bien plus rapidement.. Ce qui est le cas en cette fin d’octobre 2016. Cela me fait toujours un grand plaisir !
Chenille de Charaxes jasius fixée sur la feuille de l'arbousier peu visible avec sa couleur verte

C’est aussi l’occasion d’y observer les autres visiteurs.
Bourdon terrestre avec une abondante récolte de pollen

Les oiseaux consomment les fruits mais si je les entends et les entrevois, pas de photos, ils aiment bien trop leur tranquillité et s’envolent trop vite.
Bombus terrestris , une reine, reconnaissable à sa grande taille. On voit le pollen sur ses pattes arrières munies de "corbeilles"

Dès le premier rayon de soleil 3 grosses reines de Bombus terrestris se régalent. Elles font quelques réserves pour l’hiver. Elles seules hivernent et assurent la pérennité de l’espèce.
Détail de la langue du bourdon qui va chercher pollen et nectar à l'intérieur de la "clochette" de l'arbousier

 Bien couvertes, elles ne craignent pas la fraîcheur matinale ni les heures tardives.Ce sont les premières à table, et tous les matins si certaines sont indifférentes à ma présence, l'une d'elle fait le tour de ma tête en bourdonnant, m'indiquant que ma présence est peu souhaitée! Mais ni elle , ni moi sommes impressionnées! 

Xylocopa violacea, mâle

Xylocopa violacea, est aussi présente, j’y vois des mâles surtout !
Bombus pascuorum, couvert de grains de pollen

Bombus pascuorum, le bourdon des champs.

Et voici maintenant un inconnu, aperçu une seule fois.Un beau bourdon, de belle taille mais mes recherches n'ont pas abouties.Peut-être un autre xylocope.... Si un gentil lecteur le connaît....
Bourdon inconnu
Des syrphes aussi s’y restaurent : Eritalinus taeniops ,
Eristalinus taeniops aux beaux yeux rayés

 mais aussi Eristalis tenax, qui y vient de temps en temps se nourrir.
Eristalis tenax, se régale aussi!


      

Et les papillons sont nombreux: c’est leur incessant ballet qui a attiré mon attention.
Vulcain , exemplaire ayant déjà bien vécu.

 Le Vulcain ,  Vanessa atalanta qui est visible tout l’hiver par chez nous est présent en nombre. J’ai eu jusqu’à 5 papillons dans mon champ de vision.

3 papillons butinent non loin les uns des autres.
Vanessa atalanta détail de la trompe allant chercher le nectar au fond du calice.

Plus étonnant, une belle dame, Vanessa cardui,  est venue trois jours de suite aux heures les plus chaudes en visite. 
Vanessa cardui, fin octobre , sur l'arbousier.
Mais ensuite je ne l’ai plus revue.

Prière de ne pas déranger!

Des mouches utilisent les feuilles comme reposoir pour penser à la pérennité de l'espèce.

La petite saltique Icius subinermis, à côté d'une arbouse, un peu plus grosse qu'une cerise

Et quand il y a des butineurs il y a aussi des petits malins qui comptent  surprendre un étourdi ou un gourmand moins attentif : un mâle de saltique :Icius subinermis.

Icius subinermis, mâle.

Ce ne fut qu'une brève apparition , l'araignée est vite allée se cacher sous les feuilles où elle est plus à même de surprendre les imprudents!

Plus surprenant un de mes vieux copains arboricoles perché dans les feuilles,  impassible à tout ce remue ménage.
Rainette méridionale, Hyla meridionalis, présent toute l'année dans le jardin.
J'espère que ce catalogue, en forme d'hommage à Arbustus unedo, arbuste méditerranéen, si bien adapté à notre climat, vous aura un peu dépaysé en ce début d'automne.
Vanessa atalanta, beau papillon presque tout neuf,  qui passera l'hiver en notre compagnie. 

Quand les fleurs de cet arbre n'offriront plus de nourriture, j'ai dans un autre endroit du jardin , un second arbousier qui prendra le relais car actuellement aucune de ses nombreuses fleurs n'est éclose. La nature est bien faite!