Hier, quand comme à mon habitude j’ai observé les visiteurs
de l’arbousier, j’y ai trouvé un tout petit coléoptère. Si petit, que j’ai
renoncé à le photographier au 100mm. J’ai prélevé la petite inflorescence
séchée sur laquelle il était et je me suis installée sur ma table et un objectif qui grossit davantage.
Rhyzobius lophanthae, coccinelle australienne noire avec une pilosité double, blanche.* |
C’est ainsi que j’ai reconnu cette petite coccinelle.
Rhyzobius lophanthae mesure moins de 3mm. Cette coccinelle présente une belle pilosité. Il existe bien des coccinelles de couleurs
noires mais peu sont si poilues.
Rhyzobius lophanthae, un dessous rouge, finement poilu.* |
Sa
pilosité est vraiment importante : on y voit donc des
poils partout, la tête, le pronotum et les élytres. C’est sur ces derniers que les détails remarquables sont
à noter :il y a des poils courts, couchés,
disposés de manière « tourbillonnante » et des poils bien
plus longs, dressés en particulier au bord des élytres.
Rhyzobius lophanthae, avec ses poils dressés* |
La tête, les antennes, les palpes sont roux, ainsi que le
pronotum et les pattes, mais les élytres sont noirs.Un détail à noter: la longueur des antennes, elles sont plus longues que celles d'autres coccinelles avec lesquelles on peut la confondre.
Rhyzobius lophanthae, la tentative de "redressage" montre les élytres et les ailes membraneuses.* |
Cette petite coccinelle est originaire d’Australie, elle est utile et utilisée pour limiter la population de cochenilles en particulier. Elle et ses larves sont réputées voraces et se nourrissant de cochenilles diverses et sous leurs diverses formes(œufs, larves, adultes).
Rhyzobius lophanthae, sur une feuille cherchant de quoi se nourrir.* |
Voici un lien renvoyant vers un site commercial américain qui présente la
coccinelle et son intérêt:
Cette coccinelle a été signalée en France dans bien des départements et jusqu'au nord de la Seine. C'est vrai que petite et discrète, souvent en dessous des feuilles, elle est peu voyante.
Voici maintenant la deuxième australienne qui est dans le
jardin. La rencontre avec Rhyzobius forestieri
date cette fois du printemps de l’an passé.
Rhyzobius forestieri, coccinelle australienne, sur une branche de noisetier. |
Tout aussi poilue et cette fois-ci
toute noire des élytres à la tête, excepté l’abdomen rouge. Il faut d’ailleurs
la photographier sur le dos pour le voir.
Rhyzobius forestieri, noire avec un abdomen rouge.* |
On voit aussi sur certaines images
que si elles sont bien rondes ces petites coccinelles de 3mm ont les épaules bien marquées .
Rhyzobius forestieri, noire avec une abondante pilosité blanche.* |
Cette australienne semble avoir essaimé dans presque tout le
pays à partir d’une introduction dans un verger d’agrumes sur l’île de
Porquerolles en 1986.
Rhyzobius forestieri,nettoyeuse de feuilles!* |
Elle a été introduite en France à partir d'une souche
acquise en Californie. L'introduction semble unique : verger de clémentiniers
sur l'île de Porquerolles dans le Var en 1986 : IPERTI G., GIUGE L. & ROGER
J-P., 1989. – Installation de Rhyzobius forestieri (Col. Coccinellidae) sur
l’Ile de Porquerolles. Entomophaga, 34 (3) : 365-372.
Comme la précédente, elle consomme des pucerons et cochenilles . Ce qui la rend utile dans un verger.Et elle est vendue pour la lutte biologique.
Dans nos régions au climat doux, ces coccinelles sont actives toute l'année.
Dans nos régions au climat doux, ces coccinelles sont actives toute l'année.
Comment ces coccinelles se sont elles ainsi disséminées chez nous? Tout simplement en volant! Les ailes servent à cela. D'autre part, ne pas oublier que nous voyageons, les plantes voyagent et avec elles les petits insectes !
Pour qui veut en savoir davantage, un très bon article dans la revue, Harmonia,numéro 4 en téléchargement disponible sur le net.
*Photo grossies 3 à 5 fois.