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samedi 25 août 2012

Sitochroa palealis, de la chenille au papillon. (Crambidae)


Il y a quelques temps j’ai vu une importante quantité de chenilles sur mes fenouils. J’aurais voulu qu’il y ait autant de chenilles de machaon, mais celles-ci n’en étaient pas. Je n’avais d’ailleurs jamais vu ces chenilles avec leurs points noirs,  bien ronds sur fond jaune.
Dans sa toile de soie , la chenille mange les fleurs du fenouil.

Après quelques photos et quelques recherches elles furent identifiées comme étant des Sitochroa palealis. Ces chenilles ont toutes  la même allure avec un fond jaune virant parfois à l’orangé. C’est la capsule céphalique, mouchetée qui est un critère fiable d’identification. La ligne plus foncé sur le dos ainsi que les points noirs entourés de zones plus claires sont aussi caractéristiques.(Elles pourraient être confondues avec Depressaria heraclei qui ne présente pas ces caractères)
Voici une chenille de Sitochroa palealis de teinte différente, un joli rose.Mais toujours des points noirs bien ronds.

J’ai vu ces chenilles le 17 juillet. Certaines étant déjà bien grandes j’en ai prélevées deux que j’ai laissées sur une fleur de fenouil, dans une boite. Les dernières que j’ai vues  en extérieur l’ont été le 21 juillet, après quoi plus rien sur mon fenouil. Comme les toiles dans lesquels elles étaient protégées, se trouvaient  bien déchirées, j’en ai conclu à un nettoyage de la plante par mes petits alliés les oiseaux.

J’étais contente d’avoir fait mes prélèvements auparavant.
La chrysalide, on distingue les la tête et les antennes.L'enveloppe de la chenille montre la capsule céphalique testacée.

Je ne sais pas exactement quand elle s’est « chrysalidée » étant absente pendant quelques jours. Le 9 août j’ai trouvé une  chrysalide.
Sitochroa palealis, dont une aile est mal dégagée de l'enveloppe de la chrysalide.

Et au matin du 13, un papillon avait émergé. On peut dire que le développement a été rapide. Le papillon d’environ 2 cm, ne présente pas de caractère bien marqué. De plus cette femelle avait un souci avec ses ailes droites collées à   son enveloppe de chrysalide. Je l’ai débarrassée de ce poids inutile et encombrant.

On distingue bien l'aile déformée lors de l'émergence incomplète.

Je pense que le fait que le temps soit extrêmement sec en est la cause. Cela ne l’a pas empêché de s’envoler au courant de la nuit. Peu actifs pendant le jour, ces papillons restent en place ce qui m’autorise la séance photo et je laisse simplement la boite ouverte sur la terrasse, toute la journée l’insecte y reste et au petit matin il n’y a plus personne.

Des antennes filiformes, de gros yeux, des couleurs claires , voici Sitochroa palealis.
 A cause des dégâts faits par les chenilles ce papillon est considéré comme un nuisible.La chenille vit sur les Apiacées dont le fenouil fait partie.
Les ailes de Sitochroa palealis sont claires avec des nervures plus ou moins soulignées.Mon spécimen, une femelle avec ses antennes filiformes , était particulièrement claire.Le corps a un aspect irisé .Avec ses 2 cm , ce n'est en rien un papillon remarquable, et comme souvent c'est le nombre élevé des chenilles qui  affecte les plantes..

dimanche 19 août 2012

Rainette méridionale, de l'oeuf à l'adulte.


En ce temps de chaleur estivale, une petite histoire rafraîchissante.

En  mars avril, nos petites rainettes méridionales sont en pleine saison de reproduction. La piscine, et en particulier les skimmers, sont un lieu de rencontre très recherché. Un mâle expérimenté a trouvé dans cet endroit une caisse de résonance formidable qui donne encore davantage de puissance à sa voix qui est déjà une des plus fortes du monde batracien.
Voici le chapelet d'oeufs sortis de la piscine: ils entourent une herbe.

En ouvrant ainsi le couvercle du skimmer je me suis rendu compte de la présence d’une ponte. Je l’ai «  sauvé » en la recueillant dans un bocal. Et l’histoire commence, nous sommes le 6 avril.

Dans un premier temps il s’agit simplement de laisser ces œufs à l’extérieur, sur la terrasse, dans le volume d’eau que j’avais recueilli.
Plusieurs oeufs regroupés dans une petite poche gélatineuse.

Cela me permet de constater que le cordon de  "gélatine"   qui les maintient ensemble est bien solide car je n’arrive pas à isoler un œuf. Difficile de faire des photos dans un bocal , c’est ce qui explique la qualité très médiocre des images.
Un oeuf individualisé: on voit l'enveloppe bien ronde qui le protège.

J’observe tranquillement les œufs et le 8 avril les œufs sont individualisés.
Nous sommes le 11 avril: on devine deux yeux et la grande nageoire encore pliée.

Le 11 avril on devine déjà la forme du têtard dans l’œuf
Un têtard: deux yeux dans une petite tête et une grande queue .

Le 18 avril on voit bien une tête et un corps allongé. Ils sont très très mobiles et à l’aide d’infos trouvés sur le web je vais commencer à les nourrir et à m’occuper très régulièrement de les mettre dans un grand volume d’eau que je change souvent.
Vue de dessus on voit nettement les yeux

L’aventure va nous mener jusqu’à ces jours-ci

Mon premier étonnement sera de voir que les têtards ont des tailles différentes. Nés le même jour je pensais que leur développement serait le même avec de légères variantes.

En fait, le premier partira le 26 juillet, le dernier, le 15 août.

Jusqu’au mois de juillet ils grossissent, cela dure environ 3 mois. Et tout d’un coup le rythme s’accèlère. Les pattes arrière « sortent » de la poche qui gonflait leur abdomen. Ils sont toujours aquatiques mais viennent souvent à la surface de l’eau. J’ai mis dans leur bassin des cailloux, des tiges de bambous servant d’escaliers au cas où l’envie leur prendrait de sortir totalement de l’eau.

Le 19 juillet j’ai vu celui-ci avec des pattes arrière encore bien chétives.
Une transformation importante: les pattes arrières sont "libérées".

L’apparition des pattes avant peut prendre 8 jours, comme 15 jours pour le dernier.

Le premier à sortir de l'eau: il a sauté avec beaucoup de vigueur sur la nappe!

Le premier partira le 26 juillet, de nuit ! Les départs s’échelonnent jusqu’au dernier qui restera seul pendant quelques jours. Les premiers partent une fois leurs deux paires de pattes bien formées mais leur appendice caudal encore très présent.
Installé sur mon pouce , le jeune adolescent nous montre sa nageoire encore bien longue!

Heureusement le dernier se plaira davantage en ma compagnie et me permettra de voir le rétrécissement de cette nageoire qui aura servi pendant la phase aquatique de mes belles locataires du jardin.
Et voici ma dernière petite rainette "presqu'adulte", sa queue nageoire réduite à un moignon.

Arrivée au stade adulte, elle mesure environ 2 cm. Sa couleur est davantage dorée et brune que verte, mais sur mon dernier spécimen on voit ces taches qui permettent les modifications de couleurs qui s’opèrent quand elle change de support.Elle va rejoindre le jardin et la végétation le 15 août.
Prête pour le grand départ, dans le jardin!




Nombreuses dans les différents arbres arbustes ou bouquets de végétation, je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir ces petites rainettes au début de leur vie ! Ce furent des moments d’observation bien agréables qui nous ont  tous beaucoup intrigués et intéressés !  




dimanche 12 août 2012

Naissance de punaises Eurydema ventralis, stades I et II.


Dans le fond du jardin j’ai laissé se développer une plante de la famille des Brassicacées, le radis maritime, Raphanus raphanistrum. Les Brassicacées sont de la famille des choux et de ce fait accueillent les mêmes insectes. C’est ainsi que j’y ai vu plusieurs variétés de punaises. Les plus nombreuses furent Eurydema ventralis.

Mais c’est sur une autre plante que j’ai fait une belle observation ces derniers jours. La menthe est en fleurs en ce moment et elle aussi attire de nombreux visiteurs et c’est ainsi que je les ai vus ! Les punaises ! Mais toute jeunette. Normalement les Eurydema pondent sur une plante de la famille des choux , mais sans doute que celle-ci n’avait pas révisé son traité de botanique et s’est trompé de famille. Notez que la menthe pousse non loin du radis maritime (mais n’est pas du tout de la même famille botanique,puisqu'elle appartient aux  Lamiacées ) !

C’est ce joli spectacle des premières heures de ces jeunes punaises que j’ai voulu voir avec davantage de détails.
Dans la menthe , sous des fils d'araignées, les couleurs rouges de ces toutes petites punaises attirent le regard.

Le premier jour , elles se promènent sur leurs œufs et ne s’en éloignent guère.Il est alors plus difficile de voir le détail de cet œuf .Quand je les ai vues, elles avaient déjà leur couleur, elles n’étaient pas toute rouge comme le sont les jeunes punaises qui viennent d’éclore ( ou de muer comme nous le verrons plus loin).
Groupées sur leurs oeufs décapsulés, voici des larves d'Eurydema ventralis.

Le second jour, elles restent à proximité de leur lieu de naissance mais explorent leur environnement. Le soir de mon observation, elles n’étaient plus sur les œufs et avaient quitté la menthe sur laquelle elles ne trouvent pas leur nourriture. Je leur ai mis des siliques de radis maritime à disposition et elles s’y promènent plantant leur rostre dans la peau du fruit.
A la fin de la journée, elles ont déjà mué une première fois..La flèche indique des exuvies..Celle qui est toute rouge vient à peine de s'extraire de son exuvie.

Mais elles avaient déjà mué une première fois et j’ai eu la chance d’en voir une dernière encore toute rouge, étape qui dure une à deux heures avant de reprendre des teintes plus colorées et surtout moins voyantes.
Voici une larve de punaise au stade II.Il en faut 5 pour atteindre l'âge adulte.

Nous avons donc maintenant de jeunes punaises Eurydema ventralis, âgées de 3 jours atteignant la taille maximum de 3 mm. On devine déjà le rouge sous la ponctuation de la larve, couleur déterminante pour l’adulte.En effet un des moyens de distinguer Eurydema ventralis d'une autre punaise , Eurydema ornata est la couleur du dos , sous les ailes: ventralis a un dos rouge, ornata , un dos noir.
Les oeufs, une douzaine placés sur 2 rangs.Ici ils sont retournés pour voir la fixation sur la tige de menthe.

Après qu’elles aient abandonné le site de leur naissance j’ai pu à loisir photographier leurs œufs. Comme beaucoup de Pentatomidés ( voir Nezaravirudula ici, ils ressemblent à de petits cylindres fermés par un couvercle. )

Vue de dessus , on voit les couvercles ouverts et les "dents" qui ont aidées les larves à s'extraire de l'oeuf.


Sauf qu’ici, les cylindres sont décorés : une  rayure en bas, une autre en haut, un joli point sur la face avant. Le couvercle lui aussi est d’un délicate finition , aucun détail n’étant laissé au hasard.Il présente un petit relief agrémenté d'un cercle de couleur brune comme les décors du tonnelet.
Le couvercle est attaché par un mince lien , l'extérieur de l'oeuf est en relief régulier comme fait de petites perles .
Ces images sont pour la plupart faites avec un grossissement allant de 3 à 5 fois. J'ai comme tout le monde beaucoup de mal à voir ces détails à l'oeil nu et l'appareil photo me sert de loupe et me permet de  connaître l'évolution de ces petites bestioles qui vivent dans nos jardins sans attirer notre attention.Ce n'est souvent que lorsque la punaise a atteint le stade adulte et qu'elle fait environ 1 cm qu'elle apparaît sur nos plantes et à nos yeux.

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