vendredi 29 octobre 2021

Anthonomus rubi, Anthonome du fraisier et du framboisier

 

Voici le dernier charançon du genre Anthonomus qui dort sur mon disque dur. Il est bien différent des deux précédents et surtout il n’est pas le bienvenu dans un jardin. Je l’ai trouvé dans une zone de garrigue sur des ronciers à mûres.

In situ, Anthonus rubi au mois de juin 


En suivant la clé d’identification d’Adolphe Hoffmann dans Coléoptères curculionides, Faune de France(59) on voit :

  • Les profémurs avec une seule dent
  • L’écusson uni revêtu de pubescence blanche
  • Les ongles sont appendiculés
  • La pubescence dorsale est uniforme (pas des dessins particuliers)
  • Le dessus est noir

Anthonomus rubi vue générale

Voilà l’essentiel des caractères qui distingue rubi des autres espèces d’Anthonomus.Il est essentiellement noir alors que beaucoup d’autres sont rougeâtres avec une pubescence plus variée quand on les regarde sans chercher les détails.

Détail du rostre (flèche noire la carène,  flèche brune , le sillon latéral)


Ses antennes sont rougeâtres mais la massue est sombre. Le rostre fin   présente une fine carène complète mais difficile à voir sur un sujet aussi petit (environ  4mm)et un sillon latéral jusqu’à l’insertion des antennes.(voir photo ci-dessus))

Un calus huméral marqué(flèche)


  • Le calus huméral est saillant (photo ci -dessus)
  • Les pattes sont fines avec des épines aux fémurs(on les voit à gauche sur la photo)

 Ce petit charançon a la mauvaise habitude de s’en prendre aux fraisiers : l’œuf pondu dans le bouton floral se nourrit à ses dépens et la femelle a sectionné le pédoncule de celui-ci qui ne se développe plus, d’où son nom de coupe-bouton.

Ici sur le bouton floral de la ronce à mûre donne une idée de la petite taille de ce nuisible.


Les adultes se voient de fin juin à juillet puis entrent en diapause  jusqu’au printemps prochain.

On le trouve partout en Europe principalement sur les ronces à mûres, les fraisiers, mais aussi d’autres rosacées, prunellier, aubépine,…..

Comme il s’en prend à une espèce cultivée, on trouve de nombreuses fiches le décrivant et proposant des traitements.

lundi 25 octobre 2021

Antnonomus pedicularius, petit charançon couleur brique

 

Trouvé aussi au-dessus de 1000 mètres dans une zone avec des arbustes (aubépines en particulier) ce coléoptère  ressemble au charançon Anthonomus phyllocola présenté précédemment. Mais quelques détails nous indiquent  de suite qu’il ne s’agit pas de la même espèce.

Anthonomus pedicularius*


Il est petit, ne mesure guère plus de  3 mm, sa couleur dominante rouge brique, mais déjà sa tête n’est pas noire ! Le premier détail qui se remarque est cette pilosité blanche,  que l’on observe sur la partie postérieure des élytres.

Une fascie blanche dans la partie postérieure des élytres*


 En lisant la description faite dans l’ouvrage  d’Adolphe Hoffmann, les Coléoptères  Curculionides(2), Faune de France59 je cherche la trace des autres zones qui sont recouvertes de poils plus longs : l’écusson ( bien visible) , la ligne médiane du prothorax(aussi), il manque la fascie antérieure sur les élytres qui peut être obsolète( on en devine cependant quelques traces sur la partie latérale)

Détail de la partie antérieure du prothorax fortement ponctuée et rétrécie*


Le prothorax est fortement rétréci vers l’avant et cette  zone est densément ponctuée(voir la flèche)

Le rostre est assez court, robuste(en comparant les 2 insectes on voit bien la différence).

Des yeux saillants en arrière*


Les antennes sont insérées au tiers apical pour la femelle (au quart pour le mâle) ce qui semble être le cas pour mon sujet.

Les yeux sont très saillants en arrière.

Détail du tibia et des fémurs avec une dent très pointue*


Les tibias antérieurs sont légèrement sinués sur la tranche interne, les fémurs sont armés d’une dent aigüe.

Anthonomus pedicularius, femelle*


On trouve ce charançon partout en Europe, d’avril à juin, on trouve les adultes en juin sur les fleurs d’aubépine mais aussi de divers fruitiers (pommiers poiriers ,.) les larves se développent dans les fruits du prunellier. Et pour conclure voici les deux Anthonomus qui peuvent prêter à confusion individuellement , mais pas côte à côte.

Les deux Anthonomus!*

*Photos grossies 3 fois

jeudi 21 octobre 2021

Anthonomus (varians) phyllocola

 

Trouvé au- dessus de 1000 m et sur des pins, au printemps, ces 3 indications sont une bonne aide pour trouver le nom de ce  petit charançon .

Anthonomus phyllocola*


Ensuite le site insecte.org et ses photos donne des pistes. Enfin la vérification grâce à l’ouvrage d’Adolphe Hoffmann, Coléoptères curculionides(Faune France 62, disponible sur le web) et sa description minutieuse permet d’être sûre de l’identification.

A peine 3 mm, dans sa posture de repli, pattes et rostre rangés!*


L’insecte mesure environ 3 mm. Il est rouge sur le dessus (élytres, rostre, pattes, antennes ) puis noir en dessous. Des poils fins, clairs,  sont bien visibles sur le prothorax et la tête. Ils sont bien moins abondants sur les élytres. On observe ensuite :

  •          Le rostre long , fin , arqué, lisse
    Un rostre lisse avec ses fines mandibules à l'extrémité*

  •          Les ongles simples
    Détail des ongles, on voit aussi la dent triangulaire au fémur antérieur*

  •      Le fémur antérieur porte une dent triangulaire
  •     Le prothorax est fortement rétréci vers l’avant.
    Tête avec le tégument noir et une pilosité claire*

Ces petits charançons sont adultes en été puis hivernent. Ils reviennent au printemps(c’est en avril que je les ai trouvés) et se nourrissent  des chatons mâles de l’épicéa et des pins. Ce sont les larves qui se nourrissent des graines tendres.


 On les trouve dans toutes les régions montagneuses d’Europe.

*Photos grossies 3 fois

dimanche 17 octobre 2021

Cratosilis denticolis, un coléoptère de la famille des Cantahrides

 

Il est des insectes que je rencontre année après année dans de tout petits espaces du jardin.

Celui –ci vit sur et autour des noisetiers que j’avais planté pour attirer les écureuils. Mais ils continuent à préférer les noix du voisin. Et après tout les noisettes sont aussi bonnes pour les humains qui s’en régalent !

Cratosilis denticolis dans la végétation


C’est un coléoptère en noir et orange : élytres, tête noirs, un pronotum et des pattes orange. L’abdomen mou est noir.

Il ressemble à un Cantharide. C’est donc cela que je vais vérifier en premier. Mais dans la foule des Cantharides ( ils sont 5000 en Europe) , seuls certains présentent ce dernier tergite particulier : il est tronqué  et ses angles sont saillants. En réalité il s’agit de l’avant –dernier  tergite, le dernier est enfoncé dans l’ avant dernier. On peut le voir sur cette photo.

L'apex de son abdomen est caractéristique.


Une autre caractéristique de notre insecte est une aide à la détermination : des élytres très fortement ponctués. Nous sommes en présence de Cratosilis.

Vue de dessus on voit bien cet avant dernier tergite tronqué et sinué



 Il n’y a que 3 espèces en France et ses couleurs ainsi que ponctuation des élytres : forte à la base et estompée à l’apex nous donne denticolis.

Denticolis signifiant cou denté, le détail du pronotum nous montre la petite dent à l’arrière de chaque côté.

Détail du pronotum


Ces petits insectes (7à 8mm) ont des larves carnivores et les adultes se nourriraient de nectar mais aussi de petits insectes dont des pucerons. Mais je n’ai hélas pas trouvé de précisions concernant précisément Cratosilis denticolis. Sa présence année après année au mois de mai sur les noisetiers indiquent qu'il se plaît dans cet environnement et qu'il trouve de quoi s'y nourrir.