samedi 28 septembre 2019

Thécla du chêne, Neozephyrus quercus, une femelle



Toujours en allant à la pêche sur la piscine me voici avec ce petit papillon qui pour une fois me montre ses ailes étalées. On voit rapidement qu’il s’agit d’une femelle de Thecla du chêne.C’est à partir d’une mauvaise photo qui montre les taches violettes sur l’aile antérieure que je remonterai dans mes images stockées sur l’ordinateur pour présenter ce petit papillon.
Thécla du chêne , la femelle se reconnait à ses deux grandes taches violettes sur les ailes antérieures.

L’insecte se tient le plus souvent les ailes bien droites se sorte que l’on ne voit que leur dessous argenté.Le mâle possède des grandes colorations  violettes sur les  2 paires d'ailes .

Thécla du chêne , très vite les ailes remontent à la verticale.

 Comme tous les Théclas un liseré clair borde l’aile antérieure, une macule et une petite pointe se trouve à son apex.
 
Thécla du chêne , la femelle , vue du dessous des ailes.
Ce Lycaenidae ne « descend »  que peu des hautes branches du chêne où il se nourrit des miellats laissés par les pucerons sur les feuilles des arbres.
Thécla du chêne , la femelle ,sauvée des eaux

Mais en photographiant l’insecte en voie de séchage, je me rends compte que ses yeux sont poilus.
Thécla du chêne , détail de la tête*

Bien que cela se rencontre chez d’autres insectes cela m’étonne toujours.

Thécla du chêne , détail des yeux poilus*

On peut voir ce petit papillon depuis fin juin jusqu’à fin septembre et ce dans toute l’Europe.
Thécla du chêne , détail des écailles de l'aile*

*Images agrandies 3 fois
Les infos concernant ce petit papillon sont extraites de :Guide des papillons d'Europe et d'Afrique , Tom Tolman, Richard Lewington

lundi 23 septembre 2019

Crosserus quadrimaculatus, petit hyménoptère chasseur de Diptères


La piscine m’offre des sujets que je ne vois pas en parcourant le jardin : soit qu’ils ne fréquentent pas les parties visibles de la végétation ou plus simplement qu’ils s’y promènent à d’autres moments que moi.
Crossocerus quadrimaculatus mâle

En repêchant celui-ci, j’ai bien vu qu’il ne faisait pas partie de mes collections.
Souvent ce sont les couleurs, la taille et l’allure générale qui retiennent mon attention. Ici les gros yeux attirent le regard.
Et surtout les ailes : deux ailes , un diptère, 4 il faut chercher dans les hyménoptères. Ensuite il faut essayer de voir à quelle grand famille l’insecte appartient.
Ici, il s’agit d’un mâle (13 articles aux antennes et 7 segments abdominaux) L’insecte ne présentent pas de zones poilues comme souvent les « abeilles ».
A force d’observer ceux qui vivent avec nous, on acquiert une certaine habitude pour savoir où chercher.

Il existe maintenant des documents sur le web qui nous permettent de trouver des déterminations et des infos pour la plupart des espèces de notre milieu.
Ici c’est la Faune de France 79 de Jacques BITSCH et Jean LECLERCQ (Hyménoptères Sphecidae volume 1 (1993) et Hymenoptera Sphecidae  de Jacques de BEAUMONT dans la collection Insecta helvetica de 1964   que j’ai utilisées.

Dans un premier temps je cherche à connaître à quel genre  appartient ce petit hyménoptère mâle de 8mm.
Crossocerus quadrimaculatus mâle,les  détails de l'aile à observer.*

  • 1.L’aile antérieure présente une seule cellule submarginale(encore nommée cubitale= Cu sur la photo). Cette photo est faite pendant que l’insecte sorti de l’eau , se « nettoie ». Quand il est sec et propre il laisse ses ailes au repos sur le dos et il est bien plus difficile d’en voir les détails
  • 2.Le bord interne des yeux n’est pas échancré.
  • 3. Cellule submarginale  et cellule discoïdale (=Di) séparées par une  nervure .Des  figures permettent  de voir que l’aile photographiée correspond au schéma décrit.
  • 4. Stigma de taille normale.
  • 5.Une seule cellule discoïdale (photo ci-dessous)(les lignes en travers des cellules correspondent à l’aile postérieure collée en –dessous).
Crossocerus quadrimaculatus mâle, détail de l'aile, la flèche indique la cellule marginale tronquée.*
  • 6. Bords internes des yeux presque toujours convergents vers le clypeus ; la  cellule marginale tronquée à l’apex(la flèche l'indique ci-dessus)
    Crossocerus quadrimaculatus mâle, le triangle équilatéral des ocelles*


  • 7. Mandibule avec  2 ou 3 dents à l'apex : si elle  est unidentée, les ocelles forment un triangle équilatéral et le gastre est en  général taché de jaune .
  • 8.Gastre non pédonculé

  • Crossocerus quadrimaculatus mâle: détails de la face*
  • 9. Face rétrécie vers le bas,  bord  interne des  yeux fortement convergents vers le clypeusInsertions antennaires très proches des yeux.
  • 10  Antennes du mâle à 13 articles et ocelles en triangle à peu près équilatéral.

  • Malheureusement il existe des détails caractérisant la surface de différentes parties du thorax qui sont peu visibles.
    Mais je pense qu’avec ce que je vois j’en arrive bien au genre Crossocerus.
    Crossocerus quadrimaculatus mâle pendant sa toilette.


    Pour ensuite trouver l’espèce cela ira plus vite : le gastre(l'abdomen) est taché de jaune et le dernier article antennaire est tronqué. Ces 2 détails sont bien visibles.



    De plus les 2 taches  jaunes sur les sternites 2 et 3, les toutes petites taches jaunes sur le clypeus correspondent aussi. Les dents du clypeus se devinent cachées par la belle moustache argentée.

    Crossocerus quadrimaculatus mâle: la dent aiguë de la carène occipitale(flèche)*

    Un détail signalé pour caractéristique : la dent aiguë qui termine la carène occipitale m’a donné beaucoup de fil à retordre. Mais je crois qu’on la voit bien sur cette image. Nous sommes en présence de Crossocerus quadrimaculatus.
    Crossocerus quadrimaculatus , mâle, soies du flagelle*

    Dans la description faite par Bitch, il parle de soies du flagelle assez longues, il m'a fallu agrandir une image au maximum pour les voir et apporter un détail supplémentaire pour identifier ce petit hyméno.


    Cette espèce est répandue dans toute l’Europe. Les femelles font leur nid dans le sol et alimentent leur larve avec de petits diptères variés.

    *Images grossies 3 fois

    dimanche 15 septembre 2019

    Physocephala vittata, diptère parasite d'hyménoptères.


    Comme souvent voici un insecte trouvé sur la piscine. Un peu de vent, une envie de boire et quand on n’y prend garde on se retrouve avec les ailes un brin mouillées.
    Et là plus de possibilité de décoller, on tourne entraîné par le flot.
    C’est après repêchage et observation rapide,  l’occasion d’être retenu pour passer à la séance photo.
    Tous les naufragés n’ont pas cet honneur. Il m’arrive souvent de trouver au bout de ma perche, des déjà connus, des déjà photographiés qui sont simplement remis dans la végétation en dehors de la zone piscine.
    Physocephala vittata, femelle

    Au premier coup d’œil celui-ci ne fait pas encore partie de ma collection.
    Avec ses 2 ailes et ses balanciers, c’est un Diptère, une mouche pour faire simple. Mais une mouche rigolote avec son abdomen recourbé.
    C’est un bon indice, cela permet de le caser dans la famille des Conopides. Cela retreint le champ des recherches.
    De plus sa taille près de 15 mm élimine des espèces plus petites..
    Les indices  retenus :
    Une tête enflée, des antennes tendues vers l’avant, un abdomen  replié vers l’avant.
    Ensuite j’ai trouvé sur le net une clé de la famille des Conopides ( en anglais) mais très facile à comprendre.
    Physocephala vittata, femelle, détail de la tête avec sa longue trompe noire

    1 : l’arista( le petit poil situé au bout de l’antenne) peu visible ici, mais il est bien au bout de l’antenne
    2 la trompe est longue dépassant largement la face.
    Le schéma de l’aile est conforme à celui des Physocephala.

    Physocephala vittata, femelle, détail de l'aile

    Maintenant avec ce second lien on peut aller jusqu’au genre.
    Physocephala vittata, femelle, détail du gastre, avec ses premiers segments longs et étroits

    Les Physocephala ont les deux premiers segments du gastre  bien plus longs que larges


    1 le thorax ne présente pas de bande latérale dorée(photo1)
    2 la face est entièrement claire(photo2), sa taille comprise entre  9 et 16mm
    Ce qui est le cas de notre sujet : Phisocephala vittata(il mesure 14mm)


    C’est une femelle : pourquoi ?

    Elle présente sur le 5eme segment une excroissance appelée theca (La theca est une plaque chitinisée.)
    Physocephala vittata, femelle, vue du gastre on devine une excroissance

    Si l’on s’intéresse au mode de vie de ce diptère on a une explication de l’utilité de cette theca.
    Phycephala vittata est endoparasite d’hyménoptères. En clair, elle pond ses œufs sur un hyménoptère et la larve se développe à l’intérieur et bien sûr aux dépens de l’hôte qui meurt.
    Physocephala vittata, femelle, vue ventrale du gastre avec la theca

    L’œuf dispose d’une sorte de crochet à l’un de ses pôles qui lui permet de s’accrocher à son hôte
    Les hyménoptères parasités sont divers et nombreux :
     Bombus lapidarius (L.), B. terrestris (L.), B. pratorum (L.), Teralonia malvae (Rossi) (=Eucera longicornis), Megachile maritima (Kirby), Anthidium siculum Spinola, Halictus et Sphingonotus caerulans (L.).


    Mais aussi des frelons ou des guêpes.
    La theca sert à se fixer en vol sur l’hyménoptère et a déposer l’œuf, un seul par hôte.
    L'endoparasitisme au dépens d'imagos  d'Hyménoptères est très rare chez les Insectes et fait des Conopides un groupe à part !
    Ces diptères me sont moins sympathiques après avoir découvert leur mode de vie, mais ils sont présents depuis fort longtemps et la population des abeilles, bourdons et guêpes est toujours active.
    Il faut ajouter que les adultes de conopides sont floricoles et jouent un rôle pour la pollinisation.
    Cet article a été écrit presque entièrement avec des infos collectées sur le web, cela montre les immenses possibilités qui nous sont  ainsi  offertes.