mardi 9 juin 2015

Baris timida,Malvaevora timida , un autre amateur de malvacée.

En observant les poinçonneurs sur les lavatères j’ai eu la surprise d’observer un troisième larron, bien plus discret et surtout en moins grand nombre sur ces mêmes plantes.
Malvaevora  timida,caché dans la lavatère ponctuée

Il s’agit d’un coléoptère de la grande famille des charançons. Certains d’entre eux sont colorés, poilus, ridés, striés, ponctués, une grande variété de présentation chez ces petites bêtes.
Celui-ci, outre sa discrétion (d’où son nom de timida) est modestement vêtu : un simple tissu noir mat, ponctué deci-delà !
J’ai trouvé souvent au moins un individu sur chaque pied de lavatère  ponctuée et, on peut dire qu’il s’agit de sa plante hôte.
Il appartient à la famille des Baris qui comptent environ 150 espèces dans la région paléarctique. C’est bien sûr grâce à sa plante préférée et au travail de Monsieur Hoffmann que j’ai pu lui trouver son nom.( Faune De France n°- 59-Coléoptères Curculionides)

Malvaevora  timida,noir avec des tarses et des antennes rousses*

Les Baris en général présentent des élytres laissant le pygidium* à découvert,et le rostre séparé du front par une impression transversale profonde.
(Pygidium=partie dorsale du dernier segment abdominal).
Malvaevora  timida,l'impression qui sépare le front du rostre, bien difficile à voir à l'oeil nu et même à photographier*

 Dans la famille des Baris notre mangeur de Lavatère ponctuée est le seul à avoir les ongles connés :  au nombre de deux, ils sont presque soudés jusqu’au bout(alors que dans les autres cas ils sont libres)

Malvaevora  timida, ongles connés*


Malvaevora timida est noir mat, seules les antennes sont rougeâtres  et les tarses ferrugineux. Il mesure entre 4 et 5mm.

Son corps est glabre.
Mais il présente points et stries répartis sur le corps. La description précise aide à conforter l’identification

·        Prothorax subcarré jusqu'à son brusque et fort rétrécissement antérieur(3), le disque à ponctuation fine régulière, assez espacée; la ligne médiane lisse, obsolète.(1)



Malvaevora timida  détails à observer*

·        Écusson imponctué, entier ou sillonné au milieu.(2)

·        Rostre épais, arqué, empâté en dessous , assez finement et densément ponctué en dessus, la ponctuation des bords latéraux 3 fois aussi forte et alignée,scrobes fortement infléchis en dessous, très obliques, non visibles sur les côtés, sauf en avant(photo ci-dessous)
Malvaevora timida un rostre épais, des scrobes très infléchis en -dessous*

 Funicule antennaire épais, ses articles progressivement élargis, devenant transversaux.

·        Élytres presque aussi larges que le prothorax à la base, finement striés ponctués; interstries très larges, plans, avec, en leur milieu, une ou deux lignes de très petits points alignés .
Malvaevora timida , vue des stries des élytres et des points du prothorax.*

Répandu et assez commun dans la région méditerranéenne, notamment sur le littoral.
Malvaevora timida , élytres striés, interstries ponctuées finement .*


Les Malvacées présentent des locataires bien  variés, de quoi faire de belles observations!

*images grossies 3 fois

14 commentaires:

  1. Je peste lorsque je découvre les dégâts !

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    1. Tu ne peux pas lui en vouloir, on ne voit pas ses dégâts: il ronge les tiges en général au -dessus de l'attache des feuilles, il faut vraiment y regarder de près pour les voir. pas de trous dans les feuilles pour lui!

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    2. Si ce n'est lui, c'est donc son frère...
      Petite anecdote sans rapport avec les charançons : en qq heures j'ai vu un souci (calendula officinalis) se couvrir de crottes noires tandis que les feuilles se perforaient. Alors que je cherchais le ou les prédateurs, j'ai vu une guêpe se dégager de sous les tiges, s'envoler en emportant une petite chenille verte.
      Je me suis chargée des autres, ouf mon souci est momentanément sauvé !

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    3. Quand on voit des crottes surtout bien fraiches il faut débusquer les chenilles et certaines sont bien cachées! J'avais le cas sur du basilic et là aussi la coupable a été délogée, l'herbe c'est aussi bon!

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    4. oh à propos de cette gourmandise qu'est le basilic: http://www.rtl.fr/actu/sciences-environnement/perou-des-feuilles-de-basilic-pour-extraire-une-larve-de-l-oeil-d-un-adolescent-7778609061
      étonnant tout d emême!

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    5. Oui je l'ai lu, la gourmandise quelle motivation!

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  2. Tu l’as bien choisi « le timida » sur la première photo ! Il apparait simple mais quand on s’en approche il y a bien des détails sur lesquels se pencher comme tu sais si bien le faire.

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  3. Tes photos rendent ce charançon presque charmant !
    Bonne soirée Lucie.

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  4. Bonjour Lucie,
    Il est tout mignon même sans poil :))
    Bien reconnaissable avec ses antennes rousses, un point facile à retenir. Merci :)
    Bises

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  5. Comme toujours de superbes photos et un article très intéressant.
    Merci pour ce partage.

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  6. Chère Lucie,

    C'est toujours avec beaucoup d'intérêt que je lis tous tes billets sur les richesses dissimulées dans ton jardin. Ce qui m'épate le plus, c'est la diversité incroyable des espèces que tu y observes. Et aussi, c'est la persévérance que tu peux avoir à les identifier tous. Ça m'épate au plus haut point. Je suis ornithologue amateur et je trouve quelques fois très difficile d'identifier avec certitude une espèce qui se rapproche beaucoup d'une autre. Ce n'est ABSOLUMENT rien comparé à toi. À chaque espèce observée, tu dois souvent en comparer des dizaines d'autres espèces. Je suis vraiment en admiration devant toi et devant la minutie dont tu fais montre à chacun de tes billets pour nous instruire des différences permettant d'arriver à une identification sans équivoque. Merci de nous montrer la bonne façon.

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  7. magistral! je joins mes compliments au commentaire précédent - tout est dit

    je devrais le rencontrer, ton timide, peut-être je l'ai déjà en archives...
    mais à 4-5mm ces détails ne peuvent que m'échapper

    quelles macro fantastiques! Bravo et merci
    je suppose que tu l'auras invité en studio? et même ainsi c'est un exploit

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    1. Oui , dans le jardin ,non seulement il se cache de honte à l'aisselle des feuilles, mais dès qu'on bouge la plante, tu sais bien qu'il se laisse tomber!
      Alors en studio je le fais évoluer sur un plan et s'il échappe très souvent à mon objectif, je le rattrape (avec un pinceau, je le chatouille et le remet en place) et au moins il ne disparaît dans la végétation!
      Ensuite, il a ses moments, alors j'essaie de nombreuses fois! Vive le numérique où l'on ne craint pas de faire des photos ratées!

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  8. Intéressant billet, on apprend beaucoup.vos photos sont extraordinaires

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Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.