vendredi 7 septembre 2012

Drilus flavescens : à l’abri pour l’hiver

 
Ce sera un message sans image ! Vous connaissez maintenant Drilus flavescens cet étrange insecte qui forme un couple disparate, un mâle coléoptère ailé et une femelle ressemblant à une grosse larve.
Au stade larvaire, les Drilus sont des ennemis des escargots qu’ils consomment allégrement. Voici le récit de ce que j’avais observé en octobre 2010 avec ce lien.

Larve de Drilus flavescens.
 

Début août, une larve de Drilus se promenait à découvert sur le rebord de la piscine. Elle fut donc mise en observation. Elle a mangé trois escargots.

Ce lundi , de début septembre, ayant mis près de 3 jours pour déguster son dernier gastéropode, Drilus se promenait en faisant le tour de son petit domaine (une boite en plastique), il y avait encore  des escargots mais il n’en voulait pas. Regardant la taille de notre Drilus et celle des escargots j’ai compris qu’il y avait un problème. Les escargots étaient trop petits pour l’usage que comptait en faire l’insecte. J’ai donc mis dans son domaine un escargot plus gros.
Mâle de Drilus flavescens au printemps.

Au bout d’un jour,  Drilus est très intéressé et grimpe sur le dos du gastéropode, qui à ma grande surprise, se défend vigoureusement ! Comment donc ? En projetant sa maison, c’est-à-dire sa coquille, vigoureusement sur le côté opposé  de son corps ! Résultat, Drilus se trouve au sol, les 4 fers en l’air, en fait gigotant sur le dos avec ses petites pattes cherchant un support ! Drilus a ainsi enquiquiné l’escargot, qui s’est bien défendu, parfois même en se déplaçant rapidement(!); cela a duré  toute la matinée. En début d’après –midi, hélas, l’escargot avait perdu la partie. Drilus l’avait tiré de son logis et le consommait sur le sable.

 D’habitude,  Drilus rentre à l’intérieur de la coquille pour manger le contenu. Là, il avait extirpé l’escargot. C’est à la fois cette défense vigoureuse de l’escargot, non en produisant du mucus mais en utilisant ses mouvements, et le fait qu’il soit consommé à l’extérieur qui est nouveau dans mes observations.

Pour quoi la larve de Drilus flavescens a-t-elle agi ainsi ?

 Tout simplement pour prendre la place de l’escargot !

 Et comme elle  ne voulait pas rester à la merci d’un autre prédateur qui pourrait le déloger de cet abri, il a, petit à petit, enterré cette coquille. Au bout d’une heure plus rien n’est visible .Le dessus de la terre est lisse comme si rien ne s’était passé ! C’est bien sûr aussi un abri contre les éléments, pluie ou froid.

Femelle de Drilus flavescens qui sort de sa coquille "empruntée" à un escargot.

Vous avez compris que la larve va maintenant passer l’hiver dans cette coquille pour s’y métamorphoser.

Lors de ma première observation c’était début octobre que Drilus s’était « encoquillé », cette année c’est début septembre !

Pour ceux qui connaisse l’excellent magazine La Hulotte sachez que le prochain numéro (complétant le dernier consacré à l’escargot des haies) , présentera un article sur les ennemis des escargots , on y parlera du  « triste Drile : un type pas marrant ». Vous devinez de qui il s’agit !

 

14 commentaires:

  1. Superbes photos et d'informations. Très intéressant. Bonne journée. Diane

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  2. la loi du plus fort sévit partout ! Bonne hibernation au Drilus dans son nouveau logis :)

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  3. Oups ! Petit problème... Ce lien semble brisé.
    ton 1° lien ne fonctionne pas
    mais via l'autre je pense que j'ai vu la page en question

    c'est un mode de vie bien "romanesque" et étrange qui mérite bien ce "feuilleton"

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    1. Merci Claudie, je viens de corriger.
      Ces insectes m'étonnent et sont fascinants bien que peu spectaculaires!

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  4. fascinante cette histoire...et amusante en imaginant un escargot jouant au cheval sauvage... par contre pas bon pour cet hiver si les insectes se cachent aussi tôt!

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    1. Je mes suis aussi interrogée sur cette mise à l'abri plus précoce! Bon , il n'a sans doute pas son diplôme d'ingénieur météorologue et il peut se tromper!

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  5. Article très intéressant,
    jamais vu la larve, ni le coléoptère!

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  6. Reportage passionnant comme d'habitude !

    Cdlt,
    Jma

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  7. Hihihi!
    J'adore ces observations-là!
    Tu pourrais en faire des BD tellement c'est vivant et passionnant!
    Pour un article sans photos, c'est pas mal! LOL!
    En fait l'escargot lui a servi pour la coquille mais aussi comme dernier repas avant la grande hibernation... début septembre, ça fait long d'ici le printemps!
    On peut en effet se poser des questions quant à l'hiver qui nous attend, les oiseaux aussi ont commencé leur migration assez tôt...
    Bises et bonne journée, Lucie!

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  8. Encore un article bien instructif ! Que les insectes sont ingénieux ! Le gîte et le couvert ! Par contre, voir la larve extirper l'escargot de sa coquille et s'en repaître, ça ne doit pas être bien ragoûtant... Très bonne journée :)

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  9. Voilà un reportage passionnant dont j'étais loin d'imaginer le scénario. Il est vrai que j'ignorais tout des protagonistes jusqu'ici.

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  10. Malin et vorace l'animal !
    De quoi rehausser le blason des larves, généralement admises comme fainéantes et inaccomplies.

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  11. C'est un tel plaisir de lire ces observations... et la seconde image me fait penser à un cerf (les bois du cerf.)

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Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.