samedi 27 novembre 2010

Rhopalus subrufus, jolie petite punaise.

Voici le second Rhopalidae trouvé dans le jardin en début d' automne. Lui, c’est dans la menthe qu’il a choisi de s’installer.



Rhopalus subrufus, sur une feuille de menthe, dan un des endroits les plus humides du jardin.

Comme me le fait remarquer Chris, sur le billet précédent, cet insecte n’a pas une tête de punaise. Il fait en effet partie de ces punaises longilignes, à la différence de nombreuses autres qui ont des formes plus ramassées et dont les ailes sont cachées et ne laissent voir ni leurs nervures ni leur transparence. Mais les punaises sont très nombreuses dans le petit monde des insectes !!

Rhopalus subrufus ressemble à Stictopleurus abutilon. Normal, elles appartiennent toutes les deux à la famille des Rhopalidae.
Mais on se rend bien compte qu’elles ne sont pas identiques. D’abord, subrufus est plus petite de peu, certes, mais en les observant dans la verdure on peut s’en rendre compte(1 petit millimètre de moins, cela compte quand on en a que 7 ou 8 à offrir.)
Arrivée à la famille, j’ai cherché à identifier le genre.



Les flèches orientent vers des points à obsrver pour mettre un nom sur cette jolie rouquine
Pourquoi Rhopalus :
Les ailes membraneuses couvrent juste l’abdomen, ne le dépasse pas comme Liorhyssus hialinus. La zone se trouvant en haut du pronotum est bien ponctuée et le quatrième article antennaire est à peine plus long que le troisième. Tout cela confirme les infos que j’ai trouvées sur la clé (en allemand, mais à l’aide des très bons schémas, pas besoin de maîtriser parfaitement l’allemand) fournie sur l’excellent site anglais déjà cité dans le billet précédent.

Dans le genre Rhopalus, il y a 7 espèces.
Mais en regardant les schémas on arrive vite à trouver l’espèce.
Deux caractères sont vraiment faciles à reconnaître, c’est l’alternance de couleurs claires et sombres sur le connexivum et surtout, mais il faut y regarder de bien près, le scutellum dont la pointe terminale est divisée en 2 petites pointes.Et c'est ainsi que nous en arrivons à Rhopalus subrufus



Un scutellum terminé par deux petites pointes: plus facile à voir sur une photo que dans la nature.

Pour bien nommer les différentes parties d’une punaise voici un très bon document annoté sur le site insecte.org
Une fois que j’ai trouvé parmi mes 7 prétendants le caractère qui me permet d’en choisir un, je relis quand même toute la clé pour vérifier si parmi les éliminés, il n’en reste pas un qui aurait le même caractère distinctif !

Ce qui explique bien sûr que je passe beaucoup de temps à lire une clé, à regarder sur les photos si je vois ce dont on parle, ce n’est pas toujours facile de voir le détail pertinent sur chaque photo. Heureusement que la photo numérique permet de multiplier les images et ainsi d’avoir au moins une vue qui soit bien parlante !

Je vous disais que j’avais trouvé cette petite punaise sur la menthe. Sur cette même plante j’ai trouvé le juvénile ! Et lui a un look qui sort de l’ordinaire.




Rhopalus subrufus au dernier stade larvaire: il ne passe pas inaperçu(5-6mm).


D’abord comme ses parents il est bien poilu ! Surtout comme les ailes ne sont pas encore présentes, on le voit bien rondouillard. Et le plus remarquable( pour moi je me permets de dire amusant) ce sont les pointes qui sortent de chaque côté de son abdomen comme des épines. J’imagine que se sont les structures sur lesquelles vont se construire les lamelles claires et sombres formant le connexivum de l’adulte.
J'ai rencontré ces punaises fin septembre. La larve devenue adulte va passer l'hiver et se reproduira au printemps prochain. Bonne chance, car celui de cette année veut prendre de l'avance sur le calendrier.


Les dessous de la larve où l'on voit son rostre et les poils de ses antennes!


Identifier un insecte, est un exercice amusant, c’est un peu un jeu de piste, où les chausse-trapes et les impasses sont nombreuses. Mais ce qui a bien changé, c’est la mise à disposition sur le net d’un nombre très important de documents telles ces clés d’identification faites par les spécialistes. D’autre part les échanges avec d’autres passionnés de nature sont un enrichissement qui permet de progresser pas à pas.. J’apprécie vraiment l’outil internet qui nous met tous en relation à la découverte de notre petit milieu et à sa préservation.

9 commentaires:

  1. Rhopalus subrufus est tres jolie. Diane

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  2. Ton article est très intéressant, à la fois pointu et accessible. C'est toujours un grand plaisir de te lire!

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  3. J'aime les punaises aussi tes 2 billets m'ont fort intéressé.La détermination du genre et de l'espèce est un exercice pointu dans lequel tu excelles alors que moi je m'y épuise queques fois,mais lorsque je trouve,c'est la jubilation.
    En Lorraine c'est l'hiver,plus d'insectes,plus de champignons alors j'essaye,mais je ne suis pas vraiment équipé,de me faire la main avec les oiseaux de la mangeoire.Bon dimanche

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  4. Il faut vraiment être passionnée pour trouver toutes ces indications sur une punaise mais comme tu dis c'est un jeu on veut aller jusqu'au bout et trouver la bonne réponse
    Bises

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  5. Il a vraiment un look terrible, ton Rhopalus, surtout la nymphe à son dernier stade! Je me demande s'il pique quand on le touche!
    Encore un travail pointu pour cette identification et de belles photos à l'appui!
    Ici, nous avons entamé une série de nuits à -5°C... Joyeux!!
    C'était joli dans le jardin tout "frisé blanc"!
    Bisous, Lucie et bonne soirée à tous les deux!

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  6. Un article au diapason du précédent dans lequel ton cheminement intellectuel est des plus clair.
    Certes internet est une encyclopédie mondiale, encore faut-il être persévérant dans la recherche et rigoureux dans le choix des résultats ce que tu fais à merveille et qui mérite mon admiration.

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  7. Merci, merci, merci,
    je vais semer en février,
    Je me demande quelles petites bêtes je vais trouver dans mon jardin la saison prochaine pour peu qu'il y ait des petites punaises qui se seraient insinuées dans ton courrier. LOL

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  8. L'identification, que ce soit pour les insectes, les oiseaux ou les plantes ou encore autre chose est un jeu passionnant en effet. Il prend parfois beaucoup de temps et n'aboutit pas toujours ! Le jardin de Lucie est devenu une référence bien intéressante que j'apprécie particulièrement, autant par la richesse des textes que par la beauté des photos.

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  9. Quel merveilleux site que le votre !

    J'ai découvert ce soir cet insecte sur des akènes de pissenlit et votre texte est bien le plus complet sur ce bel insecte qui m'a beaucoup plu malgré la difficulté de le prendre en macro à cause de ses "double-yeux" ^^

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Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.